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057 - Evaluation en imagerie multimodale des patients atteints de syndrome de Cushing à la recherche de signes de pachychoroïde

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Orateurs :
Dr Pauline EYMARD
Auteurs :
Dr Pauline EYMARD
Dr Elodie BOUSQUET
Dr Melvin GERARDY
Lucas Bouys
Jérôme Bertherat
Ramin Tadayoni
francine behar-cohen
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Résumé

Introduction

La prise de corticoïdes est un facteur de risque connu de choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC). Cependant, il existe peu d’études évaluant les atteintes choriorétiniennes chez les patients avec hypercorticisme endogène. Notre étude a pour but d’évaluer la fréquence des atteintes choriorétiniennes et notamment des pachychoroïdes dans une population de patients atteints de syndrome de Cushing.

Patients et Methodes

Une étude observationnelle transversale a été menée avec évaluation ophtalmologique systématique de tous les patients atteints de syndrome de Cushing hospitalisés dans le service d’endocrinologie de Cochin, de novembre 2017 à juillet 2018. Les patients ont eu un OCT-SD en mode EDI avec mesure de l’épaisseur choroïdienne en rétrofovéolaire, à 1000 µm de la fovéa en nasal et en temporal et un angio-OCT avec évaluation de la présence de pachyvaisseaux choroïdiens, ainsi que des dosages hormonaux de l’axe corticotrope. Un groupe contrôle de sujets sans pathologie ophtalmologique appariés sur l’âge et l’équivalent sphérique a été inclus.

Résultats

Cinquante-six yeux de 28 patients ont été inclus, avec une durée cumulée de l’hypercorticisme de 5,7 ans (6 mois – 26 ans). Douze yeux (21,4%) présentaient une pachychoroïde (épaisseur choroïdienne centrale supérieure à 395 µm). Des pachyvaisseaux choroïdiens étaient retrouvés dans 85,7% des yeux (48 yeux). L’épaisseur choroïdienne moyenne rétrofovéolaire était de 331 ± 110 µm. La fréquence des pachyvaisseaux choroïdiens était statistiquement supérieure chez les patients atteints de syndrome de Cushing par rapport aux témoins mais il n’y avait pas de différence d’épaisseur choroïdienne statistiquement significative entre les 2 groupes. Il n’y avait aucune corrélation entre l’épaisseur choroïdienne et les dosages urinaires et salivaires de cortisol.

Discussion

L’absence de corrélation entre les taux urinaires ou salivaires de cortisol et l’épaisseur choroïdienne est en accord avec les données de la littérature. La fréquence des pachyvaisseaux est plus importante dans le groupe Cushing par rapport au groupe contrôle alors que l’épaisseur choroïdienne moyenne est identique dans les 2 groupes. On peut supposer que l’hypercorticisme entraîne un remodelage vasculaire de la choroïde avec une dilatation des vaisseaux de la couche de Haller au détriment des autres couches vasculaires. Aucun cas de CRSC n’a été mis en évidence, ce qui conforte l’hypothèse d’une prédisposition génétique à la CRSC en plus de l’hypercorticisme.

Conclusion

Les patients présentant un syndrome de Cushing ont une plus grande fréquence de pachyvaisseaux choroïdiens. Un suivi spécialisé de ces patients avec imagerie multimodale pourrait permettre de détecter des anomalies choriorétiniennes et d’adapter la surveillance de ces patients.