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090 - Profil épidémiologique et clinique de la toxoplasmose oculaire

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Orateurs :
Dr Nadine NSIANGANI LUSAMBO
Dr Dieudonné KAIMBO WA KAIMBO
Tags :
Résumé

Introduction

La toxoplasmose oculaire est la cause la plus fréquente d’inflammation du segment postérieur d’origine infectieuse. L’œil constitue le principal organe cible des manifestations symptomatiques de l’infection, dont l’origine peut être congénitale ou acquise. Le but de ce travail était de déterminer le profil épidémiologique et clinique des cas de toxoplasmose oculaire.

Patients et Methodes

Une étude rétrospective sur une période de 3 ans a permis de rechercher les dossiers médicaux des patients avec toxoplasmose oculaire. Les données anamnestiques, les signes fonctionnels et cliniques, les résultats sérologiques ont été recherchés. Le diagnostic de toxoplasmose a été posé à partir de l’aspect clinique des lésions, de la recherche des anticorps sanguins et de la réponse au traitement. L’âge et le sexe des patients, le type anatomique, la présence des complications, le retentissement visuel et l’évolution de la pathologie ont été étudiés.

Résultats

Trente-cinq cas de toxoplasmose oculaire ont été identifié, ce qui représentait 0,2 % des consultations. L’âge moyen des patients était de 40,9 ans ± 20 ans (extrêmes : 10-72 ans), avec un sex-ratio H/F de 1,05. L’atteinte était unilatérale dans 65, 7% des cas. L’uvéite postérieure était la forme anatomique la plus fréquente dans 80% des cas, suivie par la panuvéite (20%). Le retentissement sur la fonction visuelle était sévère (AV< 0.5) chez 62,9 % des patients. L’évolution clinique a été favorable chez 48,6% des cas et 22,9% des patients ont développé des complications. Le dosage sanguin des anticorps a été réalisé chez 45,7% des patients. La sévérité du retentissement visuel était associé à la présence des Ig G [p= 0,036, OR=8,3 (0,9-75,7)]. Les complications étaient fréquentes chez les enfants [p=0,008, OR=15 (1,3-182) et en présence des Ig G sanguins [p=0,016, OR=7,3 (1,3-41,3)].

Discussion

Dans la plupart des études la toxoplasmose est la cause la plus fréquente d’uvéite postérieure chez les sujets immunocompétents représentant de 18 % à 49 % des cas. La prévalence et l’incidence des atteintes oculaires dépendent des facteurs socio-économiques et des génotypes circulants dans une région donnée. La toxoplasmose oculaire est plus fréquente en Amérique du Sud et Centrale et en Afrique tropicale comparativement à l’Europe et à l’Amérique du Nord. Selon de nombreux auteurs  l’infection serait d’origine acquise dans 2/3 des cas. Dans notre série la sévérité de l’atteinte et des complications semblaient liés à la présence d’une sérologie positive.

Conclusion

Dans notre milieu, l’atteinte de la fonction visuelle et la survenue des complications oculaires sont fréquentes lors de la toxoplasmose oculaire. Des études plus approfondies seraient nécessaires pour identifier les différents facteurs responsables de la sévérité de la pathologie.