Name
115 - Symblépharons : profil épidémio-clinique et prise en charge

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Youness HIDAN
Auteurs :
Dr Fatima Zahra OUALI
adil mchachi
laila benhmidoune
rayad rachid
Dr Mohamed EL BELHADJI
Tags :
Résumé

Introduction

Le symblépharon est une adhésion entre les deux feuillets conjonctivaux bulbaire et palpébral compliquant de nombreuses pathologies de la surface oculaire et pouvant retentir sur la fonction visuelle.

But du travail : étudier les aspects épidémio-cliniques de cette pathologie et les modalités thérapeutiques dans notre contexte.

 

Patients et Methodes

Nous avons étudié 61 cas de symblépharons colligés dans notre service entre Janvier 2007 et Octobre 2018.

 

Résultats

Il s’agit de 51 patients (61 yeux) atteints de symblépharons dont 10 cas de forme bilatérale. La moyenne d’âge est de 41,6 ans avec des extrêmes de 7 et 81 ans. Le sex ratio H/F est de 1,3. Les étiologies ont été dominées par les brûlures oculaires dans 24 cas soit 39.3% dont 21 cas d’agression chimique soit 87.5%. 13 cas ont compliqué une chirurgie oculaire soit 21.3% (2 cas de plaies palpébrales transfixiantes, 2 cas de plaies de cornée, 6 cas de ptérygion et un cas de section canaliculaire, 1 cas de fracture orbitaire et 1 éclatement du globe). 4 cas sont secondaires à un trachome soit 6.5%, 3 cas à un syndrome de Stevens Johnson (4.9%) et un cas à une varicelle, 2 à un pemphigus bulleux soit 3.27%. Les lésions associées étaient une dystrophie de cornée dans 12 cas (19.35%), un ectropion cicatriciel dans 2 cas soit 13.11%, un cas d’ankyloblépharon, 3 cas de distichiasis (4.9%) et 17 cas d’instabilité du film lacrymal (27.8%), 3 cas de ptérygion (4.9%), 2 entropions des points lacrymaux soit 3.27%. Une limitation de la motilité du globe oculaire était retrouvée dans 10 cas soit 16.39%.  La prise en charge a été envisagée après un délai minimal de 12 mois pour les brûlures chimiques et de 6 mois pour le reste des étiologies. Le traitement consistait à l’ablation et la dissection des adhérences avec greffe de conjonctive controlatérale dans 17 cas soit 27.86% ou de la muqueuse buccale dans 40 cas soit 65.57%, avec mise en place d’un conformateur. Nous avons mené un suivi moyen de 24 mois. Les résultats sont satisfaisants dans 89.47% des cas, jugés sur la motilité oculaire, l’occlusion et la possibilité d’adaptation de prothèses.

Discussion

Le symblépharon est une complication fréquente de nombreuses pathologies de la surface oculaire : traumatiques (brûlures oculaires), infectieuses, immunologiques (pemphigoïde cicatricielle, syndrome de Lyell), iatrogènes et inflammatoires. De par le préjudice esthétique, la fonction visuelle est parfois sévèrement atteinte. La prise en charge chirurgicale consiste à libérer les adhérences puis à reconstruire les déficits muqueux par une greffe de muqueuse conjonctivale ou buccale. La greffe de membrane amniotique a nettement amélioré la conduite thérapeutique. Le délai de l’intervention dépend de la pathologie en cause.

Conclusion

Les brûlures oculaires représentent une cause majeure de symblépharon dans notre contexte. Une attitude préventive semble, donc, être judicieuse pour réduire l’incidence de cette affection. Nos résultats opératoires s’avèrent satisfaisants. Néanmoins, l’usage de membrane amniotique facilitera et améliorera d’avantage la prise en charge.