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127 - Ciclosporine 0,1% versus bouchons lacrymaux en silicone dans le traitement de la sécheresse oculaire par hyposécrétion

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Orateurs :
Dr Anne BODSON
Auteurs :
Dr Anne BODSON
Dr Aleksandra PETROVIC
Kattayoon Hashemi
David Tabibian
Nafsika Voulgari
Georges Kymionis
Tags :
Résumé

Introduction

La sécheresse oculaire est une pathologie fréquente, dont la prévalence varie selon les études de 3,9% à 34%. Deux grandes catégories sont définies: les sécheresses oculaires par hyposécrétion lacrymale versus par hyperévaporation.

Le but de cette étude est d’évaluer la Ciclosporine 0,1% (Ikervis) versus les bouchons lacrymaux en silicone (BLS) dans les sécheresses oculaires hyposécrétives de sévérité modérée à sévère.

Patients et Methodes

Il s’agit dune étude rétrospective basée sur l’analyse des dossiers. Les patients atteints d’une sécheresse oculaire par hyposécrétion ayant un test de Schirmer de type 1 de < 10 mm et dont le traitement par larmes artificielles était insuffisant sur le plan des signes et/ou des symptômes étaient inclus. Les patients ont bénéficié d’une pose de BLS (Painless, FCI) dans les points lacrymaux inférieurs (groupe plugs) versus d’un traitement par Ciclosporine 0,1% (groupe Ikervis).

Nous avons évalués la symptomatologie (échelle de 1 à 4), le score d’Oxford ainsi que les éventuelles complications des différents traitements. En cas d’échec du traitement initial, la combinaison avec l’autre traitement était possible. Les patients étaient revus à 3 et 6 mois.

Résultats

30 patients ont été inclus, 17 dans le groupe plugs (15 femmes, âge moyen 56 ans) et 13 dans le groupe Ikervis (11 femmes, âge moyen 57 ans). Dans le groupe plugs,  5 patients présentaient un Sjogren primaire, 4 patients un Sjogren secondaire, 7 patients une sécheresse hyposécrétive à bilan immunologique négatif et 1 patient une sécheresse sévère post LASIK. Dans le groupe Ikervis, il y avait 4 Sjogren primaire, 3 Sjogren secondaire, 1 GvH oculaire et 5 sécheresses à bilan immunologique négatif. Le test de Schirmer moyen avant introduction d’un traitement autre que les larmes artificielles était de 6 mm dans le groupe des plugs contre 4.9 mm dans le groupe Ikervis. L’Oxford moyen prétraitement était de 2 dans les 2 groupes. A 3 mois, l’Oxford moyen était de 1 dans le groupe des plugs contre 2 dans le groupe Ikervis. Les symptômes étaient significativement diminués dans le groupe des plugs et inchangés dans le groupe Ikervis. Deux patients (12%) avaient perdu au moins un bouchon et 3 patients dans le groupe Ikervis (23%) rapportaient des brûlures et une aggravation de leurs symptômes. 1 patient (6%) dans le groupe plugs a nécessité l’introduction supplémentaire d’Ikervis à 3 mois et 4 patients (30%) dans le groupe Ikervis ont nécessité l’insertion de BLS adjuvants. A 6 mois, les symptômes étaient significativement diminués dans les deux groupes (< 1), l’Oxford était de < 1 dans les 2 groupes. 4 patients dans le groupe plugs (23%) ont perdu au moins un bouchon et 3 patients (18%) ont nécessité l’introduction d’Ikervis. Dans le groupe Ikervis, 5 patients (38%) rapportaient des brûlures oculaires dues au traitement, ayant entraîné l’arrêt de l’instillation dans 4 cas (31%) et 6 patients ont bénéficié de l’introduction de BLS (46%).

Discussion

Les patients avec sécheresse hyposécrétive étaient mieux soulagés par la mise en place de BLS et ce traitement était mieux toléré que l’Ikervis. 4 patients du groupe plugs (24%) et 10 patients du groupe Ikervis (77%) ont bénéficié de la combinaison des deux traitements. 

Conclusion

Les bouchons lacrymaux en silicone se sont montrés plus efficaces sur le plan des signes et des symptômes par rapport à l’Ikervis dans le traitement de la sécheresse oculaire hyposécrétive de sévérité modérée à sévère. Les deux traitements peuvent être combinés pour les patients réfractaires.