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132 - Implants à champ de vision étendu (EDOF) : concepts variables pour de mêmes performances ?

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Orateurs :
Dr Anne-Emmanuelle NIRDE
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Résumé

Introduction

L’indépendance aux lunettes est désormais devenue une requête fréquente chez les sujets d’âge mûr présentant une cataracte à opérer et informés des avancées de l’optique. Les implants EDOF font le pari  d’un confort de vision pour l’essentiel des activités du quotidien, avec un moindre impact sur la qualité de vision et une moindre exigence d’emmétropie que les implants multifocaux. Notre objectif est d’évaluer et comparer la performance visuelle de 3 types d’implants à champ de vision étendu.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude prospective, comparative et monocentrique au Centre Hospitalier Universitaire de Brest incluant 36 patients, présentant une cataracte bilatérale (Indice de diffusion OSI >2) (OQAS®) et désireux de s’affranchir de toute correction optique. Trois groupes de 12 patients ont été comparés selon le type d’implant de chambre postérieure à champ de vision étendu choisi : le Symfony® (AMO) (Gp1), le Miniwell® (Cutting Edge) (Gp2) et l’AT LARA® (Zeiss) (Gp3). Plusieurs critères ont été évalués en postopératoire : réfraction, acuité visuelle mono et binoculaire à 40 cm, 60 cm et 4 m, courbe de défocus, qualité de vision subjective via un questionnaire de vie ; sensibilité aux contrastes via le MTF ; aberrations optiques via Ray tracing.

Résultats

Les patients opérés étaient âgés de 50 à 85 ans, présentant une sphère préopératoire de -7D à +5D et un cylindre <1.5 D. Quel que soit l’implant, une mini-monovision de -0.50 était visée sur l’œil non directeur dominé (et obtenue entre -0.25 et -0.75D). En binoculaire, l’acuité visuelle moyenne obtenue sans correction pour chacun des groupes était (en décimale) de : 0.60 / 0.54 / 0.57 à 40cm, 0.8 / 0.7 / 0.77 à 60 cm et 0.95 / 0.96 / 0.98 à 4m ; sans différence significative. L’indépendance aux lunettes a été obtenue respectivement chez 75 / 72 / 71 % à 40 cm, 91 / 88 /  86% à 60 cm et à 4 mètres. On notait dans les 3 groupes une courbe de défocus en dôme, illustrant l’allongement de la profondeur de champ sans foyer spécifique. Le taux d’aberrations optique était <0.30 micron en postopératoire. Le principal effet secondaire rapporté était des halos nocturnes (entre 20 et 30 %), non sévères et majorés par une monovision >-0 .50 D.

Discussion

Ces nouveaux implants EDOF, pourraient occuper une place de choix dans la chirurgie de la cataracte, avec l’obtention d’une vision satisfaisante à longue distance et en intermédiaire alors que la vision de près est améliorée par une mini-monovision et un éclairage optimisé. L’essentiel des patients (plus de 90 %) étaient satisfaits (incluant en vision nocturne) et referaient l’opération.

Conclusion

Les implants « EDOF » représentent une nouvelle génération d’optique avancée. Si leur prétention de précision n’est pas celle d’un implant multifocal, en particulier pour la vision de près ; ils semblent vérifier leur capacité d’addition pour la vision intermédiaire et un respect satisfaisant de la vision des contrastes. Leur position serait celle d’un compromis entre implants monofocaux et multifocaux. Ils tireraient bénéfice d’une monovision idéale de -0.50 à -0.75 D.