L’imagerie tridimensionnelle (3D) représente une des toutes dernières nouveautés technologiques en chirurgie ophtalmologique. Complétée par l’OCT peropératoire, elle pourrait permettre d’améliorer encore la visualisation peropératoire donc la chirurgie, mais rien n’est encore démontré aujourd’hui.
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134 - Imagerie 3D et OCT peropératoires dans la chirurgie du segment antérieur
Introduction
Patients et Methodes
L’imagerie 3D peropératoire est le fruit d’une combinaison entre un microscope évolutif intégrant deux caméras, un dispositif de traitement de l’image en 3D en temps réel, et un écran couplé à des lunettes à verres polarisés pour la visualisation du relief. Des chirurgies du segment antérieur (cataracte, greffes de cornée transfixiantes et lamellaires, sclérectomies profondes, pterygions) ont été réalisées au CHU Robert Debré à Reims avec le microscope Lumera 700 avec Rescan ™ (Zeiss) et le systéme d’imagerie 3D Ngenuity ™ (Alcon) et filmées.
Résultats
Le chirurgien n’a plus besoin de plonger ses yeux dans le microscope mais pratique une chirurgie « tête haute ». Ainsi, même si la gestuelle demeure inchangée, la position corporelle est différente. Le système de visualisation offre une profondeur de champ très accrue. Il permet un magnification importante, parfois utile dans le réalisation de gestes fins comme le capsulorhexis. Le recours à des filtres colorimétriques est intéressant pour améliorer les contrastes de certaines structures comme le trabéculum externe au cours des chirurgies filtrantes. En contrepartie, il existe une certaine latence, essentiellement pour les procédures les plus antérieures (kératotomies, sutures, …) qui nécessite de ralentir la gestuelle à certains moment et contraignent à s’habituer au décalage temporel qui existe entre la sensation de toucher et la visualisation. En parallèle, il est possible de coupler l’OCT peropératoire au système d’imagerie 3D, ce qui permet un contrôle optimal en direct et dans tous les plans pour certaines chirurgies spécialisées comme les greffes lamellaires antérieures et endothéliales.
Discussion
L’imagerie 3D couplée à l’OCT peropératoires pourrait permettre de sécuriser certains gestes ou d’améliorer la précision de nos interventions dans certains cas spécifiques. Ses avantages peuvent être résumés (i) à une meilleure visualisation du relief grâce à la profondeur de champ accrue et la magnification de l’image, (ii) au couplage possible avec l’OCT peropératoire, et enfin (iii) à un apport didactique évident compte-tenu du fait que chaque personne présente dans la salle et équipée de verres polarisés peut suivre en 3D le déroulement de la chirurgie.
Conclusion
La meilleure visualisation au cours de certaines chirurgies comme l'intérêt pédagogique devraient permettre progressivement à l'imagerie 3D de trouver sa place au sein du bloc opératoire en ophtalmologie.