La prise en charge du glaucome réfractaire n’est pas consensuelle. Depuis plusieurs années l’endocyclophotocoagulation s’inscrit comme une alternative valable aux techniques conventionnelles de cyclodestruction. Malgré un mode d’action plus sélectif, cette méthode reste peu diffusée en France. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats à 6 mois de l’endocyclophotocoagulation dans la prise en charge des glaucomes réfractaires.
Name
146 - Prise en charge des glaucomes réfractaires par endocyclophotocoagulation. Résultats à 6 mois d’une série de 52 cas
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agissait d’une série de cas, monocentrique, réalisée au CHU de Rouen. Les patients inclus étaient âgés de plus de 18 ans et présentaient un glaucome réfractaire. Le critère de jugement principal était la pression intraoculaire. Un succès de traitement était défini par une pression intraoculaire inférieure à 22 mmHg et supérieure à 5 mmHg. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre de traitements hypotonisants, l’acuité visuelle et la survenue de complications.
Résultats
Cinq-deux patients ont été inclus avec une moyenne d’âge de 57,3 ± 18 ans. La pression intraoculaire moyenne préopératoire s’élevait à 38,7 ± 9,4 mmHg. Elle était significativement plus basse au cours suivi : 21,6 ± 10,1 à 1 mois, 22,9 ± 9,3 à 2 mois et 23,2 ± 10,5 à 6 mois. Le taux de succès de traitement était de 64% à 1 mois, 53% à 2 mois et 46% à 6 mois. Le nombre initial de traitements hypotonisants était de 3,0 ± 1,2. Il était réduit à 2,0 ± 1,5 à 1 mois, 2,1 ± 1,0 à 2 mois et 2,32 ± 1,1 à 6 mois. Cette baisse était significative à 1 et 2 mois. Cinq patients ont présenté une baisse d’acuité visuelle (10%). Au cours du suivi sont survenus 3 cas d’hypotonie (6%) dont deux résolutifs, 4 cas d’hypertonie compliquant un hyphéma (8%), 2 cas d’œdème maculaire cystoïde (4%), 1 cas de réaction fibrineuse de chambre antérieure (2%) et 1 cas de désamarrage d’implant suturé à la sclère (2%).
Discussion
La baisse pressionnelle et le taux de succès de traitement s’inscrivent dans la tranche inférieure des résultats rapportés dans la littérature. Cette constatation est probablement liée à la courbe d’apprentissage de la technique. Son efficacité semble en effet augmenter avec l’expérience chirurgicale. L’incidence des complications recensées est comparable à celle des précédentes études.
Conclusion
L’endocyclophotocoagulation se révèle une technique efficace dans la prise en charge des glaucomes réfractaires. Des résultats plus marqués et prolongés devraient être obtenus ultérieurement grâce à notre meilleure connaissance de cet outil thérapeutique prometteur.