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171 - Reproductibilité de la mesure de l'épaisseur minimale de l'anneau neuro-rétinien par rapport au RNFL en SD-OCT

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Orateurs :
quentin de bosredon
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Résumé

Introduction

Objectif : Evaluer la reproductibilité des mesures de l’épaisseur minimale de l’anneau neuro-rétinien au niveau de l’ouverture de la membrane de Bruch (BMO-MRW) et de l’épaisseur des fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) chez les patients glaucomateux et suspects de glaucome, ainsi que les artefacts de segmentation

Patients et Methodes

Participants : 171 yeux de 93 patients appariés sur le sexe et l’âge ont été inclus. Les patients ont été répartis en trois groupes (glaucome périmétrique, glaucome suspect et témoin).

Méthodes : Les patients ont été inclus entre Mars et Mai 2016. Un examen par tomographie en cohérence optique (Spectralis, Heidelberg Engineering, Heidelberg, Germany) a été réalisé à 3 reprises par 2 examinateurs différents le même jour afin d’obtenir la BMO-MRW et l’épaisseur du RNFL (à 3,5 mm, 4,1 mm et 4,7 mm) sur les deux yeux de 93 patients (31 glaucomateux, 31 suspects de glaucome et 31 témoins). Toutes les images ont été relues par un examinateur après masquage, et en cas d'erreur de segmentation resegmentées manuellement. Un autre examinateur a vérifié la resegmentation, et en cas d'incohérence, une troisième lecture en présence des deux examinateurs a été faite. La quantification et la caractérisation des artefacts a été établie selon une classification publiée par Asrani et al.

Résultats

La reproductibilité intra-session était élevée (ICC>0.9) pour la BMO-MRW, le RNFL à 3.5mm, 4.1mm, 4.7 mm, tant pour l'épaisseur moyenne que pour l'analyse en 6 quadrants dans les 3 groupes. La reproductibilité de la BMO-MRW  était légèrement plus élevée que celle du RNFL (reproductibilité de la BMO-MRW la plus faible = 0.929 versus 0.899 pour le RNFL 3.5mm, 0.897 pour le RNFL 4.1 mm et 0.865 pour le RNFL 4.7 mm). L'artefact le plus fréquent a été l'anomalie de positionnement de l'ouverture de la membrane de Bruch (BMO) dans 50.6% des yeux, 42.4, 47.4 and 63% dans le groupe contrôle, le groupe "glaucome suspect" et dans le groupe glaucome, respectivement. De manière remarquable, l'écart interquartile était de 2-11 erreurs par oeil, avec un maximum de 29 erreurs. En d'autres termes, la plupart des yeux comportaient peu d'artefacts, et peu d'yeux en comportaient beaucoup.

Discussion

L'analyse des erreurs de segmentation et leur caractérisation nous a permis de mettre en lumière la nécessité de vérifier manuellement la segmentation automatique pour obtenir des données de qualité. En effet, bien que des études aient montré que les valeurs manuelles et automatiques étaient en moyenne équivalentes (Almobarak et al.), l'analyse interquartile démontre que certains patients présentent de nombreuses erreurs de segmentation, principalement en raison d'une atrophie péripapillaire, et/ou d'un DPV partiel. Nos résultats retrouvent davantage d'erreurs de segmentation pour la BMO-MRW (50.6%) que pour le RNFL, pour lequel la fréquence des artefacts (entre 10.5 and 22.9%) est identique à la littérature publiée. De manière intéressante, les yeux glaucomateux ont présenté plus d'erreurs de segmentation que les yeux suspects de glaucome ou les contrôles, ainsi que des images avec un rapport signal/bruit de moindre qualité.

Conclusion

Nos résultats soulignent la bonne reproductibilité des mesures de la BMO-MRW par rapport au RNFL, et l'impérieuse nécessité d'une vérification manuelle de la segmentation automatique de la BMO-MRW, qui peut être dans certains cas relativement chronophage.