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184 - Drusen papillaires : apport de l’OCT Angiographie (mode angiographie de la tomographie en cohérence optique)

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Orateurs :
audrey feldman
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Résumé

Introduction

Objectif : Rapporter l’intérêt de l’OCT angiographie centré sur la papille chez des patients présentant des drusen papillaires

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude monocentrique (Centre ophtalmologique LEO, Saint-Priest, Rhône) incluant de façon prospective des patients présentant des drusen papillaires, de juin 2016 à novembre 2017. Le bilan réalisé comprenait la mesure de l’acuité visuelle, de la pression intra-oculaire et de la pachymétrie ; un champ visuel automatisé (Humphrey), des rétinophotographies confocales en lumière blanche (Eidon), un examen en autofluorescence, un OCT papillaire comprenant la mesure de la couche des fibres optiques (RNFL), l’épaisseur minimale de l’anneau neurorétinien (BMO-MRW), et l’analyse de la couche des cellules ganglionnaires ainsi qu’un EDI OCT couplé à l’autofluorescence. L'acquisition de l’OCT angiographie était un cube de 6 x 6 mm centré sur la papille. Le flux péripapillaire du plexus capillaire superficiel était analysé. Le Spectralis (Heidelberg) était utilisé pour l’imagerie multimodale.

Résultats

7 patients ont été inclus, d’âge moyen 60 ans (de 26 à 78 ans). Les drusen papillaires étaient unilatéraux dans 3 cas (43%). L’acuité visuelle était à 10/10 Parinaud 2 aux 2 yeux excepté pour les 2 patients les plus âgés (cataracte). La pression intra-oculaire moyenne était de 14 mmHg (de 10 à 19 mmHg). La pachymétrie moyenne était de 524 microns (de 490 à 550 microns). 100% des yeux avec des drusen papillaires présentaient des déficits campimétriques. L’EDI OCT couplé à l’autofluorescence permettait de visualiser les limites antérieures des drusen dans 100% des yeux concernés. La limite postérieure des drusen était analysable dans la plupart des cas, excepté en cas de drusen très profond. Les structures adjacentes (RNFL) étaient altérées dans 100% des yeux concernés. En revanche, le BMO-MRW était très augmenté dans 100% des cas. La couche des cellules ganglionnaires était systématiquement altérée excepté dans un œil. Le flux péripapillaire du plexus superficiel en OCT angiographie était altéré excepté dans un œil où il était augmenté.

Discussion

L’OCT Angiographie a permis de visualiser les aires de non perfusion ou d’augmentation de la perfusion péripapillaires, semblant étroitement corrélées à l’emplacement des drusen, dans le plan horizontal (les drusen sont plus fréquemment localisés en nasal) et dans le plan vertical. En effet, les drusen superficiels, situés en avant de la lame criblée semblent associés à une hyperperfusion alors que des drusen plus profonds semblent associés à une hypoperfusion péripapillaire. La localisation précise du drusen était possible grâce à l’EDI OCT couplé à l’autofluorescence. L’hypoperfusion péripapillaire était corrélée aux déficits campimétriques d'allure glaucomateuse alors qu’on retrouvait plutôt un élargissement de la tâche aveugle en cas d’hyperperfusion péripapillaire. 

Conclusion

L’OCT Angiographie a mis en évidence une altération de la perfusion capillaire péripapillaire variant en fonction de la position du drusen par rapport à la lame criblée, étroitement corrélée aux déficits campimétriques. La quantification précise des aires de perfusion capillaire (en cours de développement) associée au suivi campimétrique, sera probablement d’une grande aide pronostique chez ces patients où l’examen clinique fait défaut du fait de l’absence d’excavation papillaire.