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187 - Comparaison de l’apport de l’angiographie par tomographie en cohérence optique Swept-source et de l’angiographie à la fluorescéine dans la rétinopathie diabétique

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Orateurs :
Dr Imene ZHIOUA BRAHAM
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Résumé

Introduction

L’angiographie à la fluorescéine (AF) est un examen incontournable dans l’exploration de la rétinopathie diabétique, mais reste un examen invasif. L’angiographie par tomographie en cohérence optique (OCT-A) est une nouvelle technique d’imagerie non invasive permettant de visualiser la microvascularisation de toutes les couches rétiniennes.

Le but de ce travail est d’évaluer l’apport de l’OCT-A dans la rétinopathie diabétique par rapport à l’angiographie à la fluorescéine (AF).

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude prospective de patients consécutifs dans le service d’ophtalmologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, entre avril et novembre 2017. Tous les patients ont eu un examen ophtalmologique complet. L’imagerie rétinienne a comporté des photographies du FO, une AF et un OCT-A swept-source avec des images de 9x9mm. Les images de l’OCT-A ont été analysées et comparées aux images correspondantes en AF centrées par la fovéa et délimitées manuellement.

Résultats

Au total, 45 yeux de 27 patients ont été retenus. L’âge moyen des patients était de 62.48 ans avec un sex ratio de 1.07. La rétinopathie diabétique était non proliférante dans 37 cas (82,2%) et proliférante dans 8 cas (17,7%). Un œdème maculaire diabétique a été retrouvé dans 13 cas (28,8%). L’épaisseur maculaire centrale moyenne était de 302.8 ± 84.8 µm.

Les zones de non perfusion capillaires (ZNPC) étaient mieux délimitées et plus étendues en OCT-A qu’en AF avec une différence statistiquement significative (p=0.038). La taille de la zone avasculaire centrale (ZAC) était moins précise et plus large en AF (0.509 ± 0.403 mm2) qu’en OCT-A (0.361 ± 0.345 mm2 au niveau du plexus capillaire superficiel et 0.362 ± 0.305 mm2 au niveau du plexus capillaire profond) avec une différence statistiquement significative (p=0.03). Concernant les anomalies vasculaires, les microanévrysmes étaient plus nombreux en AF qu’en OCT-A (p<0.001) et mieux visualisés au niveau du plexus capillaire profond (PCP) qu’au niveau du plexus capillaire superficiel (PCS) (p<0.001). Les anomalies microvasculaires intrarétiniennes (AMIR) étaient mieux individualisées en OCT-A au niveau du PCP qu’en AF (p=0.02).

Les densités vasculaires moyennes au niveau du PCS et du PCP étaient respectivement de 31.941 ± 10.923 % et de 31.08 ± 9.518 % mais sans corrélation ni avec l’étendue des ZNPC ni avec la taille de la ZAC. Une corrélation positive était retrouvée entre le degré de sévérité de la RD et l’étendue de la ZNPC au niveau du PCP (p=0.037) ainsi qu’en AF (p=0.016). A l’OCT-A, l’étendue de la ZNPC était positivement corrélée à la surface de la ZAC au niveau du PCS et du PCP (p<0.01).

Discussion

L’OCT-A est plus précise que l’AF pour la détection des AMIR, la visualisation des ZNPC et la délimitation de la ZAC. Ceci est expliqué par le meilleur contraste des capillaires en OCT-A et par l’éventuelle diffusion capillaire en AF qui masque les détails vasculaires et rétiniens. Par contre, les microanévrysmes sont plus nombreux et mieux vus en AF, probablement en raison d’un flux sanguin absent ou faible dans certains microanévrysmes qui ne sont donc pas détectés en OCT-A. A notre connaissance, peu d’études ont comparé l’angiographie à la fluorescéine aux images obtenues en OCT-A swept-source de 9x9mm.

Conclusion

L’OCT-A permet une meilleure étude qualitative et quantitative des anomalies microvasculaires au cours de la rétinopathie diabétique. L’angiographie à la fluorescéine garde une place dans la détection des microanévrysmes et de l’ischémie périphérique.