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195 - Etude pilote : dépistage du glaucome initié par un smartphone chez des diabétiques de type 2

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Orateurs :
Dr Yannick BILONG
Auteurs :
Dr Yannick BILONG
Dr Christelle DOMNGANG NOCHE
Gimma Nwanlih Gebding
Gilles Kagmeni
Dr Godefroy KOKI
Katte Jean-Claude Njabou
Ashish Sharma
Dr Assumpta Lucienne BELLA
Eugene Sobngwi
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Résumé

Introduction

Déterminer les vrais et faux positifs dans le cadre d’un dépistage du glaucome, sur la base des photos rétiniennes prises à l’aide d’un smartphone, chez des patients atteints du diabète de Type 2. 

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude descriptive prospective.  Durant 08 mois (1er Janvier à 30 aout 2018), tous patients diabétiques de type 2, consultant au centre national d’obésité, bénéficiaient d’une prise de photos rétiniennes éffectuée grâce à un iphone 5s couplé à l’accessoire photographique MIIRetcam munie d’une lentille de 20D. La photo était prise après une dilatation irienne grâce aux gouttes oculaires de tropicamide 0,5%. L'opérateur était un médecin généraliste.  Au moins une photo par oeil centrée sur la papille était prise. Les photos ont été sauvegardées, sans compression, grace à internet dans une boite mail. La lecture différée faite par un ophtalmologiste sur l’écran d’un iphone 5s a permis de sélectionner les patients suspects de glaucome, selon la présence d’au moins un des critères suivants : Cup/disc ratio (C/D) ≥0.5 ; asymétrique C/D >0,2 ; présence d’une hémorragie papillaire ou d’un déficit en fibre nerveuse rétinienne. Tous les patients suspectés bénéficiaient ensuite d’investigations pour confirmer et classifier le glaucome (Tonométrie, pachymétrie, gonioscopie, champ visuel). 

Résultats

Sur 395 participants dépistés, 39 (dont 20 femmes) étaient suspects de glaucome, d’où une prévalence de glaucome suspectée de 9,87%. Dix-neuf (53,4%) d’entre eux résidaient dans des régions distantes du service d’ophtalmologie. Par ordre décroissant, les signes suivants étaient retrouvés : le Cup disc ratio (C/D) ≥0.5 dans 64,1% (25/39), l’asymétrique C/D >0,1 dans 35,9% (14/39), la présence d’une hémorragie papillaire dans 10,2% (4/39) et le déficit en fibres nerveuses rétiniennes dans 2,5% (1/39).  Seuls 14 sur 39 patients (dont 08 femmes) ont été revus secondairement, soit un taux de perdu de vue de 64,1%. Leur âge moyen était de 59 ± 7 ans et la durée moyenne de leur diabète de 8 ± 5 ans. De ces 14 patients vus, le glaucome chronique a angle ouvert était confirmé chez 08 personnes (vrais positifs) et absent chez 06 patients (faux positifs).

Discussion

L’examen du nerf optique sur smartphone a jadis montré une bonne corrélation avec l’examen à la lampe à fente (1). Notre prévalence de patients suspectés glaucomateux était élevée soit en rapport avec la nature diabétique de nos patients (plus à risque de faire un glaucome) ou bien du fait de la présence de faux positifs. A cause d’un taux de perdue de vue important, il ne nous a pas été possible de clarifier cette observation. La résidence éloignée des patients suspects par rapport au service ophtalmologique pourraient expliquer leur  faible participation aux examens visant à confirmer leur glaucome. 

Conclusion

Dans notre stratégie pilote de dépistage du glaucome a l’aide d’un smartphone, la prévalence de patients suspects de glaucome était élevée. D’autre part, nous avons obtenu un résultat partiel de faux / vrai positif à cause d'un taux élevé de perdus de vus. Néanmoins, cette stratégie est améliorable et peut s’avérer utile dans notre contexte à ressources limités.