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215 - Dépistage de la rétinopathie diabétique par rétinographie non mydriatique : première campagne nationale au Liban

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Orateurs :
Dr Nicolas AREJ
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Résumé

Introduction

La rétinopathie diabétique est une cause majeure de cécité dans le monde. La rétinographie non mydriatique a été adoptée comme moyen de dépistage de cette maladie. Nous cherchons à déterminer la prévalence de la rétinopathie diabétique par cette méthode chez les patients diabétiques libanais, et à évaluer l’impact du dépistage dans cette population.

Patients et Methodes

Cette étude traite les résultats d’une campagne de sensibilisation et de dépistage conduite au Liban. Des patients diabétiques de différentes régions sont référés par leurs endocrinologues pour bénéficier d’une rétinographie non mydriatique réalisée avec le rétinographe portatif Optomed SmartScope®. Les clichés sont interprétés à distance et des recommandations sont fournies en conséquence. La prévalence de la rétinopathie diabétique est calculée et des analyses statistiques sont effectuées sur les caractéristiques cliniques des patients, les résultats des images du fond d’œil et le nombre de renvois chez les ophtalmologistes.

Résultats

La campagne a duré 11 mois durant lesquels 2205 patients ont été examinés dans 37 centres de dépistage. 97,41% des patients avaient un diabète de type 2, dont 12,56% avaient des signes de rétinopathie diabétique, sans différence significative entre les régions. 6,28% des clichés étaient ininterprétables. Les résultats positifs étaient associés à un diabète plus ancien (p<0,01), une insulinothérapie (p<0,01), ainsi que la présence et la chronicité d’une hypertension artérielle (p=0,01). 25% des patients ayant un résultat positif ont été enquêtés quant à leur suivi : 18,18% de ces derniers bénéficiaient d’un suivi ophtalmologique avant la campagne ; le tiers seulement se sont présentés en consultation ophtalmologique conformément à la recommandation, parmi lesquels 68,18% ont été traités pour rétinopathie diabétique proliférante et/ou œdème maculaire diabétique.

Discussion

La prévalence de la rétinopathie diabétique chez les patients diabétiques libanais de type 2 est de 12,57%, calculée à partir de la plus grande campagne de dépistage réalisée au Liban, moyennant pour la première fois la télé-ophtalmologie par rétinographie non mydriatique. Cependant, ce chiffre est inférieur à celui obtenu par examen du fond d’œil après mydriase. Cette différence peut s’expliquer par une moindre appréciation de la périphérie rétinienne ou par le dépistage de patients ambulants, référés par leurs endocrinologues, étant donc supposés avoir un contrôle glycémique relativement bien. Les analyses statistiques montrent une répartition homogène des cas de rétinopathie diabétique sur l'ensemble du territoire libanais et confirment les associations déjà établies entre la maladie et ses facteurs de risque. L’enquête auprès des patients ayant un dépistage positif a révélé, dans de nombreux cas, un manque d'accès à la consultation ophtalmologique pour des considérations socio-économiques ou à cause d'un défaut de sensibilisation à l’importance du diagnostic précoce de la rétinopathie et de sa prise en charge après le dépistage.

Conclusion

La télé-ophtalmologie est utile dans le dépistage de masse de la rétinopathie diabétique. Toutefois, l’importance d’un examen du fond d’œil avec dilatation doit être toujours rappelée aux patients diabétiques et une meilleure coopération entre endocrinologues et ophtalmologistes se veut nécessaire afin d’améliorer les résultats du dépistage.