Name
220 - Dépistage de la rétinopathie diabétique par télétransmission de photographies du fond d’œil : évaluation et aspects épidémiologiques au CHU de Nantes

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
manon clement
Tags :
Résumé

Introduction

Le dépistage de la rétinopathie diabétique par lecture différée du fond d’œil est encadré par l’HAS depuis 2010. Le but de notre étude est de faire une analyse qualitative du dépistage actuel de la rétinopathie diabétique au sein du service d’endocrinologie afin de proposer des pistes d’amélioration et une analyse descriptive de la population diabétique hospitalisée. 

Patients et Methodes

Nous rapportons une étude rétrospective portant sur tous les patients diabétiques hospitalisés dans le service d’endocrinologie du CHU de Nantes entre juin 2016 et septembre 2016. Pour chaque patient nous avons recueilli les caractéristiques du diabète, la réalisation ou non d’un dépistage par rétinographie, la réalisation d’une fiche de liaison complète par l’endocrinologue au préalable, l’interprétation par le médecin lecteur et son délai, la conduite à tenir proposée et sa réalisation. Afin de vérifier la qualité de la lecture des rétinographies, un médecin rétinologue du service a relu 26% des rétinographies.

Un questionnaire a été distribué aux patients consultant en endocrinologie afin d’évaluer l’intérêt de la mise en place d’un dépistage en consultation.

Résultats

442 patients (48% de femmes, 52% d’hommes) ont été analysés. L’âge médian est de 55 ans [16-92 ans]. 56,1% des patients ont un diabète de type 2, 36,5% ont un diabète de type 1et 7,4% un autre type de diabète (n=433). La durée médiane d’évolution du diabète est de 12 ans [1-57 ans]. Un traitement insulinique a été retrouvé chez 78,7% des patients. Le taux moyen de l’hémoglobine glyquée est de 9,07% ± 2,38 (n=438). Le dernier contrôle ophtalmologique était ≤ 12 mois chez 46,8% des patients. 163 patients (36,9%) des patients ont bénéficié d’un dépistage par rétinographies. Parmi les 160 rétinographies lues par un médecin lecteur, les rétinographies n’étaient pas interprétables pour au moins 1 œil dans 10 cas (6,3%). Le délai médian de lecture était de 7 jours [0-63 jours]. Une rétinopathie diabétique a été dépistée chez 27 patients (18%) et une maculopathie diabétique chez 5 patients. La relecture des rétinographies retrouve une concordance de l’interprétation dans 90,7% des cas. Dans 57,7% des cas la fiche a été préalablement remplie de façon complète par un endocrinologue avant le dépistage.

Concernant le questionnaire : le taux de retour moyen a été de 60,6%. 85,4 % des patients ont répondu avoir un ophtalmologiste.

Discussion

La prévalence de rétinopathie diabétique dépistée est comparable à celle du réseau OphDiat© . Le taux de clichés ininterprétables et la concordance de lecture lors de la double lecture sont conformes aux critères de qualité recommandés par l’HAS. Par contre, les données recommandées sur la fiche de liaison pour l’interprétation de la rétinographie ne sont pas suffisamment renseignées. Nous avons proposé une nouvelle fiche de liaison afin d’améliorer l’échange d’informations entre praticiens. Notre délai de lecture est trop souvent supérieur au délai recommandé de 7 jours.

Concernant le questionnaire, même si la majorité des patients en consultation ont répondu avoir un ophtalmologiste, un dépistage en consultation d’endocrinologie semble avoir un intérêt. En effet, 40,4% des patients n’ont pas répondu, ce sont probablement ces patients qui ne sont pas suivis et qui auraient besoin d’un dépistage. 

Conclusion

Plus de la moitié des patients diabétiques n’ont pas encore de contrôle annuel du fond d’œil. Nous devons améliorer notre délai de lecture des rétinographies et la coopération entre les différents intervenants.