La cécité d’origine cornéenne représente environ 10% de toutes les cécités à l’échelle mondiale.
Chez les enfants : elle revêt un caractère plus urgent en raison du risque d’installation d’une amblyopie, rapidement évolutive et difficilement réversible.
La greffe de cornée est le traitement de la plupart des cécités d’origine cornéenne : néanmoins, dans un pays ou la greffe et le don d’organe sont encore en cours de développement, comme le notre : le caractère urgent du traitement se heurte à la non disponibilité de greffons.
Notre but est de mettre le point sur les cécités cornéennes suivies dans notre service ainsi que les différents traitements utilisés pour remonter rapidement l’acuité visuelle et contrecarrer l’installation de l’amblyopie.
Etude rétrospective et descriptive sur 157 enfants suivis dans notre service sur une période de 4ans (Janvier 2015- Décembre 2018) présentant une AVL < ou = 1/10 sur au moins un œil dont l’étiologie est en rapport avec une pathologie cornéenne
La moyenne d’Age des patients était de 5 ans. L’acuité visuelle était comprise entre CLD a 3m et 1/10 dans 47% des cas. L’atteinte était unilatérale dans 95% des cas. Les étiologies étaient dominées par les séquelles de traumatismes (52%) , suivies par les sequelles de keratites infectieuses (27% dont les ¾ sont herpétiques) puis les séquelles de kératites vernales ( 11%) , le kératocône (5%) et les anomalies congénitales (3%)/
La correction par lunettes a été entreprise chez 20 patients avec une AVL>5/10 chez 10.
L’adaptation en lentilles de contact rigide a été entreprise chez 32 patients avec une AVL>5/10 chez 25. Une lentille sclérale a été proposé chez 6 patients.
En raison d’une opacité centrale, d’une contre-indication ou d’une non amélioration par les lentilles de contact : 102 patients ont été inscrit sur le registre de greffe. Seulement 29 ont été greffés.
La cécité cornéenne est fréquente. Chez l’enfant : elle présente un caractère urgent particulier en raison du risque d’installation de l’amblyopie.
Les politiques publiques et le manque d’adhésion de la population au don d’organe sont à l’origine d’un manque de greffons et du prolongement des délais de greffe de cornée.
L’adaptation en lentilles de contact lorsque les lunettes ne sont pas suffisantes permettent d’obtenir des acuités visuelles satisfaisantes, notamment lorsque la composante torique prévaut et que l’opacité cornéenne n’est pas centrale. Elles représentent une solution d’attente intéressante, et parfois une solution définitive.
En absence de greffons disponibles, l’adaptation des enfants présentant une opacité cornéenne permet dans certains cas de remonter l’acuité visuelle et dépasser le cap de l’amblyopie.
