Name
261 - Les consultations pour céphalées chez l'enfant: éléments clés de l'examen sur 90 patients

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Liza VERA
Auteurs :
Dr Liza VERA
Nadine Jaulin
Sylvie Courtiol
Tags :
Résumé

Introduction

Les demandes de consultation pour céphalées chez l'enfant sont fréquentes, car les parents et les pédiatres attribuent souvent ce symptôme à une cause oculaire (réfractive ou orthoptique). Le diagnostic est souvent malaisé entre les céphalées primitives (céphalées de tension et migraine) et les erreurs réfractives minimes. Notre étude se propose de déterminer les éléments d'interrogatoire les plus pertinents pour faire la distinction entre ces 2 entités et optimiser la consultation.

Patients et Methodes

Nous avons étudié 90 patients consécutifs dont le motif principal de consultation étaient des céphalées. Le patient était adressé par le pédiatre (30%) ou à l'initiative des parents (70%). Lorsqu'une asthénopie était identifiée lors de la prise de rdv, le patient était exclu de l'étude. Différentes variables ont été étudiées afin de distinguer les céphalées d'origine réfractive des céphalées de tension/migraine: l'horaire dans la journée, la durée lors de la crise, la persistance lors des congés scolaires, la localisation, le caractère chronique ou aigu, la présence de signes associés (nausées, vomissements, pâleur). Lorsqu'une erreur réfractive minime était fortement suspectée par l'interrogatoire et après cycloplégie, les patients se sont vu prescrire une correction optique en port permanent. Les céphalées considérées comme primitives ont été réorientées vers le pédiatre ou un centre spécialisé. Les patients ont été revus plusieurs mois plus tard ou recontactés lorsqu'un contrôle ophtalmologique ne s'avérait pas nécessaire.

Résultats

Les patients avaient en moyenne 7.9 ans (3.3 à 16 ans). Des céphalées primitives ont été identifiées dès l'interrogatoire dans 29% des cas (26 céphalées de tension et 2 cas de migraine). Vingt pour cent des patients (18/90) présentaient une amétropie minimie (hypermétropie <0.75 D et/ou astigmatisme <0.50D) avec acuité visuelle conservée. Les s critères d'interrogatoire discriminants entre les 2 entités étaient la localisation antérieure des céphalées (p=0.02), et l'incapacité de se rappeler précisément la durée des crises ou la localisation de la douleur (p<0.05). L'horaire de la crise, le travail scolaire sur écran, le caractère persistant des céphalées durant les WE et vacances, leur intensité (échelle visuelle analogique), n'étaient pas discriminants. Les autres diagnostics étaient un trouble orthoptique (8%), une sous-correction optique ou un diabète déséquilibré.

Discussion

Le diagnostic différentiel entre céphalées primitives et céphalées liées à une erreur réfractive minime est parfois difficile. Il est nécessaire pour l'ophtalmologiste de bien connaitre les critères diagnostiques des céphalées primitives (différentes de celles de l'adulte). Cela permet d'éviter des consultations inutiles, des prescriptions de verres correcteurs en excès, et de limiter les demandes d'imagerie inutiles. Quelques éléments simples d'interrogatoire suffisent à orienter le diagnostic.

Conclusion

Un certain nombre de consultations pour céphalées sont orientées à tort vers l'ophtalmologiste en 1ère intention. Seuls un quart des patients ont un trouble ophtalmologique/orthoptique. L'interrogatoire lors de la prise de rdv permettrait de cerner les céphalées d'origine non oculaire dans des consultations surchargées

Commentaires

Dr Roselyne NICOLAS - 08/05/2022 - 16:15

Commentaire
Ok