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263 - Cross Linking cornéen, une procédure pas si anodine

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Orateurs :
Béatrice COCHENER
Dr Laura METZGER
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Résumé

Introduction

Le cross linking du collagène cornéen s’est inscrit comme une procédure consensuelle pour stabiliser une ectasie primitive et secondaire ; voire pour renforcer une cornée à risque retenue pour une photoablation. Cependant, face au bénéfice attendu se pose la question des risques que cette procédure, qui se veut préventive, fait courir à des yeux ayant bien souvent une performance visuelle encore optimale.

Patients et Methodes

Cette étude rétrospective monocentrique permet de répertorier l’ensemble des complications pouvant impacter sur le pronostic visuel à long terme des patients ayant subit un cross linking cornéen, de manière isolée ou combiné à d’autres actes, et ce, quelle que soit la procédure utilisée, entre 2014 et 2017.

Résultats

Sur 168 procédures, on dénombre : 6 (3.5%) cas d’infiltrats inflammatoire stériles, dont 3 aboutissant à des taies stromales invalidantes, avec perte de la meilleure acuité visuelle corrigée, et 2 cas d’atrophie sévère sur un processus inflammatoire explosif.5 (3%) patients ont présentés des complications infectieuses, dont 3 infections sans critère de gravité et maitrisables par un traitement médical seul. Pour 2 patients, sont à déplorer  des abcès d’emblée sévères, bilatéraux, dont un patient ayant nécessité une greffe à chaud. Sur chaque prélèvement bactériologique revenu positif a été retrouvé un staphylocoque aureus, sans profil de résistance particulier, évoquant une auto contamination dans un contexte d’atopie, facteur de risque bien sûr de kératocone, mais également d’un portage chronique de la bactérie.

Discussion

La revue de cette série démontre le danger potentiel du cross linking concernant le risque infectieux, menaçant anatomie et fonction,  favorisé par le terrain et propre à la stratégie conventionnelle en « epi off » et celui imprévisible de la cicatrisation exubérante, manaçant la vision. L’évaluation en OCT HD et microscopie confocale est contributive dans le suivi de ces complications. Leur sévérité et leur contrôle délicat, amène à renforcer la prudence dans la gestion per et postopératoire de la procédure, en recommandant d’éviter les stratégies combinées en cas de blépharite ou conjonctivite chronique associée. 

Conclusion

Désormais procédure de première intention pour la prise en charge des kératocônes jeunes et/ou évolutifs, le cross linking est décrit  comme un geste chirurgical inoffensif et préventif de l’évolutivité de la maladie. Il semble qu’une alerte devrait être lancée concernant ses dangers ; ce à l’heure où son application serait élargie à la prophylaxie de l’ectasie en chirurgie réfractive, exposant à une situation où risque pourrait dépasser le bénéfice potentiel.