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265 - Evaluation anatomique et fonctionelle de la stabilisation du kératocône évolutif par 3 techniques différentes de crosslinking du collagène de la cornée

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Orateurs :
Dr Pierre-Yves SANTIAGO
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Résumé

Introduction

Le kératocône est une maladie dégénérative et évolutive de la cornée pouvant mener à une diminution importante de la vision. Le crosslinking de la cornée (CXL) par la riboflavine et l’exposition thérapeutique aux ultra-violets a été proposée pour stabiliser cette maladie. Plusieurs protocoles de traitement existent actuellement avec des effets variables. Nous proposons de comparer l’efficacité de 3 techniques différentes de CXL.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude clinique rétrospective longitudinale, monocentrique, incluant tous les patients atteints de kératocône évolutif ayant bénéficié d'un traitement de CXL entre novembre 2009 et décembre 2016 soit 480 yeux : 70 traités par protocole classique avec désépithélialisation, 255 traités par protocole accéléré et désépithélialisation, et 155 par protocole trans-épithéllial.

Le suivi a été réalisé sur 24 mois. Les valeurs de kératométrie maximale (Kmax), de kératométrie moyenne (Km), d’épaisseur cornéenne (pachymétrie minimale et à l’apex), du cylindre et de la meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) ont été comparées en préopératoire puis à 1mois, 6mois, 1an et 2ans. Les complications post-opératoires ont été relevées pour les 3 techniques. Ont été exclus de l'analyse les patients ayant une pachymétrie minimale inférieure à 400μm et ceux ayant un antécédent de chirurgie oculaire.

Le critère principal était la comparaison de l’évolution de 2 co-critères : le Kmax et la pachy minimale. les critères secondaires étaient la mesure de la MAVC et les critères de tolérance. 

La méthode statistique utilisée pour comparer les groupes au regard des critères de jugement principaux et secondaires est un modèle linéaire mixte.

Résultats

Au total 422 yeux ont été inclus dans l’analyse (moyenne d’âge 24,94ans, 72.5% d’homme)

Pour la technique classique avec désépithélialisation (60 yeux), la valeur du Kmax augmente significativement à J30 de 1.3D (p<0.05), puis elle se stabilise sur les 2 ans (-1.26D entre J730 et J0,p>0.05). L’épaisseur cornéenne minimum diminue significativement de 22.19 μm (p<0.05) à J30 puis elle reste stable (+0.11 μm entre J730 et J180, p>0.05).

Pour la technique accélérée et désépithélialisation (207 yeux), la valeur du Kmax augmente significativement à J30 de 0.5D (p<0.05), puis revient à la normale et se stabilise sur les 2 ans (-0.2D entre J730 et J0, p>0.05). La pachymétrie minimale diminue significativement de 9 μm (p<0.05) à J30 puis elle reste stable (+1 μm entre J730 et J180, p>0.05)

Pour la technique transépithéliale (155 yeux), la valeur du Kmax augmente progressivement entre J0 et J730 avec une différence significative à partir de J365 (-0.7D p<0.05), la pachymétrie diminue de manière progressive avec une différence significative à partir de J180 (-4.74 μm entre J730 et J0 p<0.05).

Discussion

La comparaison des 3 techniques montre une différence statistiquement significative entre l’évolution des valeurs de la kératométrie et de la pachymétrie pour les techniques classiques et accélérés avec désépithélialisation par rapport à la technique transépithéliale. Le traitement par CXL transépithélial est significativement moins efficace, et 30% des yeux ont nécessité un deuxième traitement par CXL accéléré avec désépithélialisation au cours des 2ans de suivi (paramètres stabilisés suite à la reprise), et 3 ont été greffés. 

Conclusion

La technique CXL accéléré est aussi efficace pour stabiliser les kératocônes que la technique classique et elle modifie moins les paramètres cornéens en postopératoire et semble donc moins invasive. La technique transpépithéliale est statistiquement moins efficace.