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274 - Comparaison des milieux de conservation Cornea et StemAlpha sur les résultats cliniques à court terme de la kératoplastie transfixiante

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Orateurs :
Coralie Ouilhon
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Résumé

Introduction

Les besoins en greffons cornéenns augmentent constamment en France et dans le monde. La conservation des greffons en organoculture à l'origine d'une dégradation endothéliale, limite la durée de vie des greffons et le nombre de greffons disponible à la greffe. L'objectif de notre étude était de comparer l’influence de deux milieux d’organoculture sur les résultats cliniques à court terme de la kératoplastie transfixiante (KT).

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique incluant les patients ayant bénéficié d’une KT entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2015 à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon. Les greffons provenaient de la banque de cornée de l’hôpital Edouard Herriot. Ils étaient conservés en organoculture dans un milieu conventionnel (CorneaMax) ou dans un milieu sans composé d’origine animale (StemAlpha2). Avant la greffe, les greffons étaient mis en déturgescence dans un milieu conventionnel contenant du dextran T500 (CorneaJet) ou du poloxamer 188 (StemAlpha3). Nous avons comparé les densités cellulaires endothéliales (DCE) en fonction des milieux de conservation en début et fin de conservation, puis en postopératoire. Le critère de jugement principal était la décroissance endothéliale à 12 mois. Les critères de jugement secondaires étaient la meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC), l’astigmatisme cornéen, l’épaisseur cornéenne minimale et la survenue de complications.

Résultats

Cinq-cent-trente-neuf KT ont été inclues, dont 247 dans le groupe StemAlpha. La perte endothéliale journalière au cours de la conservation était plus faible dans le groupe StemAlpha (0,19 vs 0,31, p<0,001). La décroissance endothéliale à 12 mois était de 42,34% dans le groupe Cornea et de 36,94% dans le groupe StemAlpha (p=0,138). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative sur la MAVC, l’astigmatisme cornéen, la pachymétrie et la pression intraoculaire entre les deux groupes.

Discussion

Dans un souci de sécurité sanitaire et de limiter la toxicité endothéliale liée à la conservation, les milieux StemAlpha ont été développés. Ils ne contiennent aucun composé d'origine animale et son agent de déturgescence, le poloxamer 188, est moins toxique que le dextran T500. La meilleure DCE observée à la fin de la conservation dans le groupe StemAlpha peut être liée à une meilleure tolérance à l'organoculture grâce au milieu lui-même mais aussi à la meilleure visualisation de la mosaïque endothéliale avec ce milieu. La décroissance endothéliale postopératoire semblait moins importante dans le groupe StemAlpha. Cette décroissance dépend de la phase de déturgescence (durée, agent de déturgescence), mais aussi des méthodes de comptage endothélial, du traumatisme chirurgical, de la pathologie initiale et de la survenue de complications comme une hypertonie intraoculaire ou un rejet. Le moindre pouvoir de déturgescence du poloxamer 188 par rapport au dextran T500 ne semble pas être délétère sur la récupération visuelle postopératoire.

Conclusion

Le milieu de conservation StemAlpha2 permet d’améliorer la sécurité sanitaire et induit moins de lésions cellulaires endothéliales au cours de la conservation. L’apport du poloxamer 188 pendant la phase de déturgescence afin de limiter la décroissance endothéliale postopératoire n’a en revanche pas été mis en évidence.