Le but de cette étude était d’identifier les caractéristiques cliniques de l’hypertension intracrânienne idiopathique (HTIC) durant la grossesse, les modalités thérapeutiques et le mode d’accouchement proposé à ces patientes.
Name
290 - Diagnostic, suivi et pronostic de l'hypertension intracranienne idiopathique pendant la grossesse
Introduction
Patients et Methodes
Les dossiers des patientes enceintes avec un diagnostic d’HTIC, suivies dans deux centres tertiaires, entre novembre 2012 et novembre 2017, ont été rétrospectivement analysés. Les caractéristiques démographiques et cliniques (acuité visuelle, aspect du fond d’œil, champ visuel, Optical Coherence Tomography (OCT) et IRM de ces patientes ont été recueillies. Les traitements suivis, la voie d’accouchement et le pronostic visuel ont été évalués.
Résultats
Les dossiers de 60 patientes avec un diagnostic d’HTIC ont été analysés. Parmi elles, 18 patientes (25%) ont entrepris une grossesse durant le suivi. L’âge moyen de ces patientes au moment de la grossesse était de 32 ans. Les caractéristiques de ces patientes (symptômes, pronostic, MAVC, données de l’OCT et du champ visuel) ne différaient pas de manière significative par rapport aux données des patients non enceintes durant le suivi. Toutes les patientes avaient reçu avant leur grossesse de l’acétazolamide pour la prise en charge de leur HTIC, qui a été arrêté durant toute la grossesse chez chacune d’elles. 11 patientes sur 18 (61%) n’ont pas eu de traitement spécifique durant leur grossesse. 7 patientes (39 %) ont été traitées par ponction lombaire durant leur grossesse. Deux patientes ont présenté une récidive majeure d’HTIC au 2ème trimestre de grossesse, nécessitant des ponctions lombaires itératives. Concernant le mode d’accouchement, 8 patientes ont accouché par voie basse, et 10 patientes ont accouché par césarienne (dont 4 pour éviter les efforts de poussée dans un contexte de récidive d’HTIC et 1 pour échec de déclenchement).
Discussion
La grossesse peut aggraver une hypertension intracrânienne préexistante, d’une part du fait de la prise de poids parfois importante lors de la grossesse, mais également par des mécanismes hormonaux probables, comme le suggèrent certaines récidives ou aggravations de patientes lors du premier trimestre de la grossesse alors même qu’il n’y a eu aucune prise de poids.
Conclusion
Le pronostic visuel est en général bon mais ces patientes nécessitent un suivi étroit en milieu spécialisé ophtalmologique mais également obstétrical. Le suivi à long terme y compris après l’accouchement reste la règle.