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330 - Comparaison des valeurs réfractives obtenues avec le 2WIN et la réfraction sous cycloplégique dans une population pédiatrique

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Orateurs :
romain bouvier
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Résumé

Introduction

L'amblyopie touche environ 3% de la population. Elle représente la principale cause de baisse de vision chez l'enfant, et est la conséquence le plus souvent d'amétropies non corrigés. Le dépistage des facteurs de risques amblyogènes est indispensable. Actuellement, le gold standard est la réfraction sous collyres cycloplégiques. Le 2WIN ( Adaptica, Padova, Italie ) est un réfractomètre portatif récent prévu pour le dépistage des amétropies, ne nécessitant pas de dilatation pupillaire. Le but de cette étude était de comparer les valeurs réfractives obtenues avec le 2WIN à celles recueillies après réfraction sous cycloplégique.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude observationnelle, prospective, monocentrique, de mars 2015 à juin 2015. Chaque patient bénéficiait d'une réfraction objective sans dilatation avec le 2WIN puis une réfraction avec le Rétinomax K+3 après instillation de collyres cycloplégiques ( atropine ou cyclopentolate ). Nous avons analysé la puissance de la sphère, la puissance et l'axe du cylindre et l'équivalent sphérique ( ES ) chez tous les patients, puis dans les sous groupes myopie, hypermétropie modérée ( ES<4D ) et hypermétropie forte ( ES>4D ).

Résultats

Nous avons inclus 104 yeux de 52 enfants, d'âge moyen 7 ± 4,5 ans ( 1-17 ans ). Il existait une différence statistiquement significative entre le 2WIN et la réfraction sous cycloplégie concernant la sphère ( 1,34 ± 1,86 D versus 2,46 ± 2,46 D; p<0,0001 ) et l'équivalent sphérique ( 0,72 ± 1,71 D versus 1,95 ± 2,25 D; p<0,0001 ); mais pas concernant la puissance ( -1,06 ± 0,93 D versus -0,99 ± 1,01 D; p=0,07 ) et l'axe du cylindre ( 74,7 ± 65,5° versus 67,6 ± 65,3°; p=0,14 ). Nous avons trouvé une forte corrélation ( Pearson ) pour la sphère ( r=0,73 ), le cylindre ( r=0,9 ) et l'axe ( r=0,72 ). Dans les yeux myopes, il n'existait pas de différence concernant les différences moyennes sur la puissance du cylindre ( 0,15 ± 0,22 D; p=0,05 ) et l'axe du cylindre ( 16,5 ± 28,7°; p=0,13 ). On retrouvait des résultats fiables chez les hypermétropes pour la puissance et l'axe du cylindre. Les différences moyennes entre 2WIN et réfraction sous cycloplégie pour la sphère étaient statistiquement plus importantes chez l'hypermétrope fort que modéré ( 3,27 ± 1,96 D versus 0,59 ± 1,05 D; p<0,0001 ).

Discussion

Nos résultats sont cohérents avec ceux de la littérature, qui rapporte une fiabilité des réfractomètres portatifs sur le cylindre. D'autres études retrouvent une fiabilité chez l'hypermétrope faible, mais une tendance à la sous-estimation de la sphère lorsque l'hypermétropie s'accentue, comme dans notre étude. La fiabilité du 2WIN est donc insuffisante chez l'hypermétrope fort, qui est un facteur amblyogénique. En revanche, le relatif manque de patients myopes de notre étude ( 13 yeux ), ne nous permet pas de conclure à une fiabilité du 2WIN dans cette population. Certaines études avec plus d'yeux myopes concluent à une bonne corrélation.

Conclusion

Le 2 WIN présente une bonne fiabilité concernant la mesure de la puissance et de l'axe du cylindre, quelque soit l'amétropie et son degré. En revanche, il semble surestimer légèrement la sphère chez le myope et la sous-estimer chez l'hypermétrope, et ce d'autant que l'hypermétropie est importante.