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380 - Les monocytes activés survivent mieux à leur élimination par l'épithélium pigmentaire rétinien, et dérégulent l'expression d'OTX2 via le TNF-alpha

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Orateurs :
Dr Thibaud MATHIS
Auteurs :
Dr Thibaud MATHIS
Michaël Housset
Chiara Eandi
Fanny Beguier
Dr Sara TOUHAMI
Sébastien Augustin
José-Alain Sahel
Xavier Guillonneau
Laurent Kodjikian
Florian Sennlaub
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Résumé

Introduction

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une cause majeure et irréversible de cécité chez le patient âgé. L’espace sous rétinien (SR), localisé entre l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) et les segments externes des photorécepteurs (PR) joue un rôle essentiel dans cette déficience. En effet, c’est une zone de privilège immun régulée par des signaux immunosuppresseurs de l’EPR (FasL, TGF-β). Ainsi, cette zone est caractérisée par une absence de leucocytes dont les monocytes (Mos). La DMLA est associée à une rupture de l’immunosuppression de l’espace SR avec une infiltration de Mos contribuant au développement de cette maladie. Le but de cette étude est de mettre en évidence les mécanismes par lesquels ces Mos, recrutés de la circulation générale, résistent aux signaux immunosuppresseurs et altèrent le couple EPR-photorécepteurs.

Patients et Methodes

Une étude clinico-biologique a été mis en place afin de prélever l'humeur aqeuse et le sang de patients atteints de DMLA précoce et atrophique. Les prélèvements ont été analysés par Luminex Multiplex pour un pannel de médiateurs pro-inflammatoires, et comparé à des patients sains.

Un modèle de co-culture associant EPR de porc et Mos humains a été créé pour étudier les intéractions entre ces 2 types cellulaires.

Résultats

L'analyse en Luminex-Multiplex a montré l'augmentation de plusieurs cytokines au niveau de l'humeur aqueuse et le sang des patients atteints de DMLA précoce et atrophique. Le TNF-alpha était notamment l'un des biomarqueurs retrouvé élevé.

Concernant les co-cultures, il apparait que les Mos activés par du lipopolysaccharide (LPS) résistaient significativement mieux à leur élimination sur l'EPR. L'analyse de l'EPR lorsqu'il était mis en contact avec ces Mos activés ne montrait pas de perte cellulaire. Néanmoins, l'analyse par qPCR puis par western blot des principaux gènes métaboliques de la cellules montrait une dérégulation négative d'OTX2, ainsi que des principaux gènes "downstream" RDH5, TTR et TRF. L'ajout d'un anticorps anti-TNFalpha sur ces cultures restaurait la fonction d'OTX2 dans la cellule d'EPR.

Discussion

 

Les Mos recrutés dans l’espace SR sont normalement soumis au pouvoir immunosuppresseur de l’EPR. Lorsque ces Mos sont activés par des signaux inflammatoires, produits dans un contexte de DMLA, leur survie est meilleure. Ces Mos vont déréguler la transcription de certains gènes de l’EPR, brisant l’homéostasie du couple EPR-photorécepteurs. La liaison entre le Mos et le noyau de l’EPR semble impliquer la cytokine TNFalpha qui peut inhiber la voie du facteur de transcription β-Caténine. Ce dernier régule l’expression de plusieurs gènes cibles dont OTX2, contrôlant ainsi de nombreuses fonctions de l’EPR. 

Conclusion

Les différents mécanismes de cette voie moléculaire mis en évidence dans ces expérimentations pourraient être un axe thérapeutique intéressant afin de prévenir l’altération des photorécepteurs et de l’EPR dans la DMLA.