Les occlusions veineuses rétiniennes (OVR) représentent la pathologie vasculaire rétinienne la plus fréquente après la rétinopathie diabétique. Elles peuvent être classées selon le site de l’obstruction en occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR) ou en occlusion de branche veineuse rétinienne (OBVR). Il existe deux formes: la forme œdémateuse et la forme ischémique.
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409 - Facteurs de risques et éléments pronostiques des occlusions veineuses rétiniennes : apport de la tomographie en cohérence optique et de l’angiographie à la fluorescéine
Introduction
Patients et Methodes
Nous présentons une étude rétrospective d’une série de 49 patients (49 yeux) présentant une OVR (28 OVCR et 21 OBVR) entre Mai 2017 et Mai 2018. Notre travail portera sur les facteurs de risques (FDR), les éléments pronostiques de l’OVR et l’intérêt de l’imagerie: tomographie par cohérence optique (OCT) et angiographie à la fluorescéine (AGF).
Résultats
67,34% des patients ont plus de 60 ans dont 66,66% ont une OVCR et 61,22% sont de sexe masculin. Les FDR retrouvés 38,53% HTA, 26,53% diabète, 16,32% GPAO, 8,16% hyperlipidémie, 24,49% idiopathique. L’acuité visuelle (AV) initiale moyenne est de 2/10. L’épaisseur rétinienne centrale (ERC) moyenne initiale est de 598µm. Après les injections d'anti-VEGF, l’ERC diminue significativement à 292 µm en moyenne, le gain visuel moyen est de 4 lignes. L'architecture maculaire a, aussi, fait l'objet de notre étude. Nous avons retrouvé que 94% des patients chez qui la ligne ellipsoïde et la membrane limitante externe étaient saines ont gagné en moyenne 3 lignes. Tous les patients ayant une OVR ischémique étendue ont gardé une AV‹1/10 et 5 parmi eux ont fini par développer une rubéose irienne.
Discussion
Les OVCR sont plus rapportées que les OBVR car ne concernant pas la macula pour la plupart d’entre elles, les OBVR sont donc asymptomatiques. L’âge avancé et le sexe masculin sont corrélés de manière statistiquement significative au risque d’une mauvaise AV finale, de formes ischémiques, ainsi que de conversion et de NVX. Dans notre série, on note que : 57,33% des patients ayant une AV finale ≤1/10 ont plus de 60 ans dont 71,67% sont de sexe masculin. Dans les OBVR, l'HTA est retrouvée avec une plus grande fréquence. À l'inverse, le glaucome est moins fréquent. Nos résultats concordent avec la littérature. Il est clairement établi que le diabète soit un facteur de risque d’OVR. Nous avons trouvé le diabète classé après l'HTA dans notre série. Nous avons trouvé 80,67% des patients ayant une AV initiale≤1/10 ont gardé une AV finale≤1/10. L’OCT mesure l’ERC initiale qui est un élément de mauvais pronostic si>700µm. Dans notre série 70% des patients ayant une AV finale≤1/10 avaient initialement une ERC>700µm et ceux qui ont récupéré une AV≥5/10 avaient une ERC<700µm. En littérature, la visibilité de l’interface des segments internes et externes des photorécepteurs ainsi que la membrane limitante externe est un élément de bon pronostic. 94% de nos patients chez qui on a pu individualisé cette interface ont gagné 3 lignes en moyenne. L’AGF apprécie l’étendue des zones d’ischémie rétinienne qui déterminera l’AV finale et le risque de néovascularisation. La totalité des patients qui ont présenté une forme ischémique étendue ont gardé une AV finale <1/10.
Conclusion
L’évolution des OVR dépend de plusieurs éléments pronostiques : l’expression de l’OVR et le terrain du patient, la détermination des ces éléments guide le protocole de surveillance.
Si l’angiographie reste incomparable pour visualiser la perfusion des vaisseaux et les capillaires rétiniens, les nouvelles techniques d’exploration, principalement l’OCT, permettent de nos jours une analyse pertineuse des différentes couches de la rétine et apportent des données pronostiques supplémentaires très utiles.