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428 - Abcès de cornée : aspects épidémiologiques cliniques et thérapeutiques. A propos de 138 cas.

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Orateurs :
Dr Youness HIDAN
Auteurs :
Dr Youness HIDAN
Dr Fatima Zahra OUALI
Dr Kenza BENOUHOUD
Anass Kassimi
Dr Amal EDDERAI
adil mchachi
rayad rachid
laila benhmidoune
Abderrahim Chakib
Dr Mohamed EL BELHADJI
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Résumé

Introduction

Les abcès de cornée sont une pathologie grave et potentiellement cécitante. Les aspects cliniques sont très divers et souvent trompeurs. Une prise en charge thérapeutique urgente et guidée par le diagnostic microbiologique est un facteur déterminant pour le pronostic visuel.

But du travail : Étudier les facteurs favorisants, les aspects cliniques ainsi que discuter la conduite thérapeutique et le pronostic des abcès cornéens.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective des patients suivis pour abcès de la cornée sur une période de 2 ans allant de Janvier 2017 à novembre 2018. 

Résultats

138 patients présentant un abcès cornéen ont été colligé dont 107 hommes (78%) et 31 femmes (22%), âgés de 4 ans à 95 ans. L’hospitalisation était indiquée chez 117 malades, La durée moyenne d’hospitalisation était de 8,3 jours. Un facteur de risque a été identifié dans 93,1 % des cas. Les principaux facteurs prédisposants retrouvés étaient essentiellement les kératopathies chroniques (47,8 %), les traumatismes oculaires (25 %), une immunodépression générale (11%)et le port de lentilles de contact (9,3 %). Le délai moyen de consultation était de 5 jours. Un grattage de l’abcès de cornée à but étiologique a été réalisé chez tout les patients dont 52 après une fenêtre thérapeutique de 48 heures. L’étude microbiologique a été négative dans 113 cas. La totalité des patients ont reçu une antibiothérapie empirique à large spectre à base d’une association Vancomycine° + Fortum° en collyre fortifié (123cas). Les antifongiques ont été utilisés en topique dans 15 cas et par voie générale dans 32 cas. Les IVT d’antibiotique était de mise chez 26 malades dont l’abcès c’était compliqué d’une endophtalmie. L’évolution était favorable dans 41,8 % des cas. Le recours à la chirurgie a été nécessaire dans 21 cas (15,2 %) : recouvrement conjonctival (6 patients), colle tissulaire (3patients) et pour les cas compliqués d’endophtalmie : éviscération (12 cas).par ailleurs aucun patient n’a bénéficié d’une greffe de cornée à chaud, alors que 4 malades ont bénéficié d’une kératoplastie pour cicatrice cornéenne. Le délai moyen de suivi est de 5 mois, 39% des malades sont perdu de vu a 6 mois de leur hospitalisation.  L’acuité visuelle résiduelle était de 10/10 chez 6 patients, comprise entre 5/10 et 10/10 chez 18 malades, comprise entre 1/10 et 5/10 chez 25 malades et inferieure à 1/10 chez 89 patients.  125 malades (90,5%) gardent une opacité séquellaire, centrale chez 60 malades (43%) dont 12 malades sont en attente de greffe de cornée.  

Discussion

Nous discutons la problématique du diagnostic étiologique des abcès de cornée dans notre contexte et l’intérêt d’une collaboration efficace entre l’ophtalmologiste et le biologiste. Mais surtout le pronostic des abcès de cornée ainsi que le devenir des malades et la prise en charge des cicatrices cornéennes, ainsi que l’appréciation de l’acuité visuelle résiduelle. 

Conclusion

L’abcès de cornée reste une pathologie redoutable en raison des difficultés de son diagnostic étiologique et de sa prise en charge thérapeutique surtout dans notre contexte. La prévention est fondamentale et passe par l’élimination des facteurs favorisants précoce et adaptée. Une prise en charge qui va au-delà de la gestion de l’infection, et qui devrait aussi prendre en considération le handicape résiduelle et les modalités de sa gestion.