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496 - Résultats fonctionnels et anatomiques de la thérapie photodynamique dans les hémangiomes choroïdiens circonscrits naïfs: une étude rétrospective multicentrique

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Orateurs :
Dr Charles-Henry REMIGNON
Auteurs :
Dr Charles-Henry REMIGNON
Laurent Kodjikian
Nicolas Bonnin
Dr Joel GAMBRELLE
Dr Philippe DENIS
Juliette Thariat
Dr Thibaud MATHIS
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Résumé

Introduction

Cette étude rétrospective multicentrique a pour but de présenter les résultats fonctionnels, anatomiques ainsi que les complications de la photothérapie dynamique (PDT) chez des patients avec Hémangiome Choroïdien Circonscrit (HCC) naifs suivis et traités dans des centres tertiaires français. 

Patients et Methodes

30 yeux de 30 patients avec HCC naïfs de tout traitement, ont été inclus rétrospectivement au sein de 3 centres hospitaliers universitaires français, entre mai 2006 et juin 2018. La PDT pleine fluence, avec un spot unique couvrant la tumeur (intensité de 600 mW/cm2 (50 J/cm2)), était réalisée 10 minutes après l’injection intraveineuse de Verteprofine (6 mg/m2). Lors de la consultation initiale étaient réalisés une angiographie (HRA) à la fluorescéine et ICG, une échographie oculaire en mode B, et un OCT (HRA). Ces examens pouvaient être répétés. Des clichés OCT-A (PLEX Elite 9000 ZEISS Swept-Source) ont été réalisés chez 6 patients. Le recul moyen après PDT est de 24 mois.

Le critère de jugement principal est le gain d’acuité visuelle après PDT.

Les critères secondaires sont l’évaluation des complications, et la description de l’évolution anatomique en imagerie multimodale: épaisseur et diamètre maximal lésionnel, signes exsudatifs (oedeme maculaire cystoïde (OMC), décollement séreux rétinien (DSR), décollement de rétine inférieur), signes angiographiques et OCT-A. 

Résultats

Dans notre série d’HCC, 66% sont maculaires ou paramaculaires, 33% juxtapapillaires. L’acuité visuelle moyenne initiale est 5/10, et l’acuité visuelle finale est 6,3/10. L'acuité visuelle était stabilisée ou améliorée dans 90% des cas. Quatre patients ont nécessité 2 sessions, deux autres 3 sessions de PDT. La réduction moyenne de l’épaisseur tumorale est de 1,45 mm, et celle du diamètre tumoral est de 1,3 mm. On notait un oedeme maculaire cystoide chez 6 patients avant PDT versus 3 en post PDT, un décollement séreux rétinien chez 90% des patients avant PDT versus 27,8% en post PDT. Un patient présentait un décollement de rétine inférieur, qui persistait après PDT. L’hyperfluorescence précoce en ICG, retrouvée systématiquement au diagnostic, était notée chez 3/12 patients à distance de la PDT. L’hypervascularisation choroïdienne objectivée chez 4 patients sur 6 en OCT-A, disparaissait après PDT. En terme de complications imputables au moins partiellement à la PDT, 61% des patients ont présenté une fibrose sous rétinienne et 28% des altérations de la zone ellipsoïde.

Discussion

Les effectifs présentés sont conséquents pour une pathologie rare, et le recul important. L’OCT-A présente un intérêt certain dans le diagnostic et le suivi de ces patients. Deux parmi quatre patients avec HCC juxtapapillaire ont bénéficié d’une thérapie par PDT combinée à une injection intravitréenne (un par triamcinolone, l’autre par implant de dexaméthasone).

Conclusion

La PDT pleine fluence est un traitement de première intention, sûre et efficace, des complications exsudatives des hémangiomes chororoïdes circonscrits. Les traitements combinés, par une injection intra vitréenne de corticoïdes suivie d'une PDT, pourraient présenter un intérêt en cas d’HCC juxtapapillaire, des évaluations plus poussées de ce protocole sont nécéssaires. L’approche par imagerie multimodale est indispensable lors du diagnostic et du suivi des patients, et l’OCT-A y trouve toute sa place.