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674 - Analyse des nerfs cornéens sous épithéliaux et des glandes de meibomius chez des patients avec des douleurs oculaires neuropathiques : comparaison à un groupe témoin

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Orateurs :
Mohamed-Ali Sassi
Auteurs :
Mohamed-Ali Sassi
A Margot-Duclos
Eric Gabison
cochereau isabelle
Serge Doan 1
Tags :
Résumé

Introduction

La dissociation entre signes et symptômes est fréquente dans les sécheresses oculaires. Les symptômes douloureux survenant dans le cadre d’une sécheresse chronique ont été caractérisés comme des douleurs neuropathiques.

L’objectif de notre étude est de comparer l’examen clinique, la sensibilité cornéenne, l’analyse morphologique des fibres nerveuses sous-épithéliales faite par microscopie confocal in vivo (MCIV) et l’analyse du film lacrymal et des glandes de Meibomius faite par Lipiview® de ces patients avec ceux des sujets normaux.

Patients et Methodes

Une cohorte de 18 patients souffrant d’une sécheresse oculaire sans kératite associée à des douleurs oculaires neuropathiques (DON) a été comparé à un groupe témoin composé de 18 sujets sains. Pour chaque patient un examen ophtalmologique complet et une évaluation par plusieurs questionnaires dont le QDON (Questionnaire d’évaluation des Douleurs Oculaires Neuropathiques) développé spécifiquement pour l’évaluation des DON ont été réalisés. L’ensemble des patients des deux groupes ont eu une analyse morphologique des fibres nerveuses sous-épithéliales faite par microscopie confocal in vivo (MCIV), une analyse du film lacrymal et des glandes de Meibomius faite grâce au Lipiview® et une évaluation de la sensibilité cornéenne par l’esthésiometre de Cochet –Bonnet.

Résultats

Dans cette étude 18 patients dans chaque groupe ont été inclus entre juillet 2016 et septembre 2017. L’âge moyen est de 43,5 ans dans le groupe cohorte majoritairement des femmes (16 patients) et de 42,3 ans dans le groupe témoin majoritairement des femmes (15 patients). Tous les questionnaires testés affichent des scores très élevés avec un retentissement visuel et général important dans le groupe cohorte et sont très faible dans le groupe témoin.

A l’examen clinique, dans le groupe cohorte la moyenne du score Oxford était de 0,4, le BUT 4,7, le test de Schirmer 14,9, la blépharite 0,81, le dysfonctionnement des glandes de meibomus 1,3 et les anomalies de la statique et/ou de la dynamique palpébrales était présente dans 53% des cas.  Dans le groupe témoin la moyenne du score Oxford était de 0,02, le BUT 7,5, le test de Schirmer 23,9, la blépharite 0,05, le dysfonctionnement des glandes de meibomus 0,33 et les anomalies de la statique et/ou de la dynamique palpébrales était présente dans 12,5 % des cas. Toutes ces différences étaient significatives.

L’analyse de la sensibilité cornéenne était en moyenne de 4,82 dans le groupe cohorte et de 5,72 dans le groupe témoin. Cette différence était là aussi significative.

L’analyse morphologique des fibres nerveuses sous-épithéliales faite par microscopie confocal in vivo (MCIV) montre des anomalies cornéennes dans 53% dans le groupe cohorte, elle est de 11% dans le groupe témoin. L’ analyse du degré d’atrophie des glandes de Meibomius faite par Lipiview® était de 1,1 dans le groupe cohorte et de 0,08 dans le groupe témoin. Cette différence était là aussi significative. Par ailleurs, l’analyse de l’épaisseur lipidique n’était pas statistiquement significative.

Discussion

Les douleurs neuropathiques dans la sécheresse oculaire représentent un défi diagnostique et thérapeutique nouvellement identifié. Peu d’études ont comparé ces patients à des groupes témoins.

Conclusion

Par rapport au groupe témoins, les patients souffrant de douleur neuropathique présentent une sécheresse évaporative, associée à une anomalie des nerfs cornéens avec hypoesthésie.