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Analyse comparative du microbiote intestinal entre patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge et patients indemnes de pathologie rétinienne et lien avec les taux sériques en acide gras polyinsaturés

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Orateurs :
Dr Anthony CHARLOT
Auteurs :
Dr Anthony CHARLOT
Dr Victoire HURAND
Marie-Agnes Bringer
Niyazi Acar 1
Cécile Delcourt 1
Dr Alain BRON
Dr Catherine CREUZOT GARCHER
Tags :
Résumé

Introduction

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie rétinienne d’étiologie mal connue. Des facteurs de risque sont désormais identifiés : l’âge, les antécédents familiaux et des facteurs environnementaux (tabagisme, obésité, alimentation). Des études récentes ont fait le lien entre modifications de la composition du microbiote intestinal et survenue d’une DMLA. L’intermédiaire dans cet axe rétine-intestin pourrait être le métabolisme lipidique, du fait d’une concentration rétinienne très importante en lipides. 

Patients et Methodes

Une étude visant à mieux étudier le lien entre microbiote intestinal, métabolisme des lipides et DMLA a été réalisée au CHU de Dijon. Cette étude cas-témoins monocentrique a recruté 204 patients répartis en deux groupes de taille égale : patients atteints de DMLA et patient indemnes de pathologie maculaire. Les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet, d’un prélèvement sanguin pour doser les différents acides gras insaturés et d’un prélèvement de selles pour analyse du microbiote intestinal. 

Résultats

133 échantillons de selles conformes ont bénéficié d’une analyse génomique du microbiote intestinal. Après appariement sur le sexe et l’âge (± 3 ans), nous obtenions 39 paires cas/témoins (78 patients). Les deux groupes étaient composés de 25 femmes (64,1%) et 14 hommes (35,9%). Les patients atteints de DMLA étaient âgés en moyenne de 75,0 ans, les témoins de 74,36 ans. Les résultats préliminaires ont retrouvé une augmentation non significative de l’abondance relative des bactéries du phylum Proteobacteria chez les cas en comparaison aux témoins (7,56% vs 4,98%), des genres Escherichia et Shigella (3,59% vs 1,64%), ainsi qu’une diminution non significative du genre Christensenellaceae (3,51% vs 6,42)On retrouvait une augmentation significative de l’abondance du genre Agathobacter (3,27 vs 1,86 = 0,01) chez les cas par rapport aux témoins.

Discussion

Il s’agit de l’une des premières études qui analyse le microbiote intestinal et les taux sériques et rétiniens estimés de lipides chez les mêmes patients, comparant des patients atteints de DMLA et des témoins. Les premiers résultats retrouvent une augmentation de l’abondance relative de bactéries pro-inflammatoires chez les cas, ainsi qu’une diminution de celles de bactéries avec un rôle suspecté dans la longévité chez des centenaires. Ces différences ne sont pas significatives, des analyses en sous-groupes sont en cours. A l’inverse, le genre Agathobacter n’a pas de rôle connu dans le littérature et son rôle mérite d’être exploré dans de futures études. 

Conclusion

Notre étude permet la comparaison du microbiote intestinal entre patients atteints de DMLA et témoins, qui semble être modifié. Elle permettra de réaliser une étude complémentaire sur les taux sériques de lipides, ce qui a été très peu décrit dans la littérature.