Evaluer la contribution des PCR spécifiques ciblant S. aureus et S. pneumoniae pour l’identification bactérienne et de la PCR quantitative ciblant S. epidermidis chez des patients atteints d’endophtalmies post-opératoires aigues ou de survenue retardée.
Name
Apport de la PCR spécifique et de la PCR quantitative chez les patients atteints d'endophtalmies post-opératoires aigues
Introduction
Patients et Methodes
153 patients présentant une endophtalmie post-opératoire aigue ou de survenue retardée ont été inclus consécutivement dans trois centres hospitalo-universitaires entre 2008 et 2015. 284 prélèvements oculaires (humeur aqueuse ou vitré) ont été réalisés : 151 échantillons à l’admission et 133 après une injection intra-vitréenne d’antibiotiques. Les techniques microbiologiques incluaient la culture bactérienne sur flacon d’hémoculture pédiatrique Bactec, la PCR 16S, et la PCR temps-réel ciblant les séquences spécifiques des gènes femA du S. aureus et lytA du S. pneumoniae. Les PCR temps-réel quantitatives ciblant le gène tuf du S. epidermidis ont été réalisées sur un échantillon de 25 patients infectés par S. epidermidis.
Résultats
A l’admission, le taux d’identification n’était pas significativement différent entre PCR et cultures (38% contre 30% dans l’humeur aqueuse ; 66% contre 63% dans le vitré, p=0.6). Après une injection intra-vitréenne d’antibiotiques, le taux d’identification dans le vitré était supérieur avec la PCR (62%) qu’avec la culture (48%, p=0.05). Le taux d’identification bactérienne était de 70% avec une nette prédominance des bactéries Gram positif (93%). Les PCR spécifiques S. aureus et S. pneumoniae n’ont pas permis de diagnostic supplémentaire à la PCR 16S ou la culture. Les charges bactériennes obtenues par PCR quantitatives ne sont pas différentes avant et après une injection intravitréenne (51803 ±47161 copies/ml à l’admission contre 95737 ±147431 après IVT, p=0.6).
Discussion
Le taux d’identification est meilleur dans le vitré que dans l’humeur aqueuse quelque soit la technique microbiologique. La PCR 16S est plus rentable que la culture sur les prélèvements vitréens après antibiothérapie. Les PCR ciblant S.aureus et S.pneumoniae sont spécifiques mais du fait de la faible fréquence de ces infections, leur sensibilité n’a pu être déterminée. L’absence de réduction de la charge bactérienne après IVT d’antibiotiques est probablement liée à l’ADN des bactéries mortes mais détectées par la PCR quantitative.
Conclusion
L’identification microbiologique chez les patients atteints d’endophtalmies post-opératoires doit bénéficier de prélèvements vitréens et associer culture bactérienne sur flacons d’hémoculture pédiatrique et PCR 16S. Les PCR ciblant S. aureus et S. pneumoniae ne sont pas utiles en pratique clinique. La PCR quantitative ciblant le gène tuf du S. epidermidis peut être utile pour distinguer une infection réelle d’une contamination mais son rôle dans le suivi des patients après traitement antibiotique nécessite des investigations supplémentaires.