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Apport de l'OCT-Angiographie dans le diagnostic et le suivi de l'Epithéliopathie en plaques

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Orateurs :
Dr Cédric ROCHEPEAU
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Résumé

Introduction

L’épithéliopathie en plaques (EPP) est au sens large une pathologie inflammatoire de la rétine et de la choroïde au niveau du pôle postérieur. Sa physiopathologie, longtemps controversée, tend aujourd’hui à être clarifiée avec l’hypothèse désormais largement défendue d’une atteinte primitive choroïdienne, lui faisant intégrer le groupe des choriocapillaropathies inflammatoires primitives (CCPIP). Les progrès dans la compréhension de la maladie ont notamment été permis grâce à l’angiographie au vert d’infracyanine (ICG), montrant des anomalies de perfusion choroïdienne, qui la rend encore à ce jour incontournable au diagnostic et au suivi de cette pathologie. L’avènement récent de l’OCT-angiographie (OCT-A) dans les méthodes d’imagerie du flux vasculaire rétinien pourrait permettre d’étudier la perfusion choroïdienne dans cette entité. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’apport de l’OCT-A dans le diagnostic et le suivi de l’atteinte choroïdienne dans l’EPP.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude prospective sur 8 yeux (4 patients) suivis au Centre Hospitalo-Universitaire de la Croix-Rousse (Lyon) entre Mai et Novembre 2016. Chaque patient pour lequel le diagnostic d’EPP était établi de façon certaine au stade aigu bénéficiait d’une imagerie multimodale incluant rétinophotographie couleur (RPC), tomographie en cohérence optique (OCT) dont acquisition en « en-face » (C-Scan), angiographie en fluorescéine (FA) & ICG et OCT-A. Le diagnostic d’EPP était établi sur la présence au fond d’œil de multiples plaques bilatérales blanc-jaunâtres arrondies polycycliques confluentes au pôle postérieur. En imagerie multimodale, ces lésions s’imprégnaient progressivement à l’angiographie FA mais restaient hypocyanescentes en ICG durant toute la séquence. Les examens d’imagerie étaient réalisés au diagnostic, puis renouvelés lors du suivi à 1 semaine, 1 mois et 3 mois.

Résultats

L’EPP était de nature idiopathique chez tous les patients. La moyenne d’âge des patients était 26,4 ans. L’acuité visuelle moyenne était de 0,35. A la phase aiguë, on constatait en OCT-A une hypodensité de flux à l’étage choriocapillaire, qui correspondait aux territoires hypocyanescents. La surface totale des territoires d’hypodensité de flux en OCT-A était plus élevée que celle des lésions retrouvées en ICG. Parallèlement, l’atteinte de la rétine externe (couche Ellipsoïde) visible en C-Scan était moins importante que l’atteinte de la choriocapillaire visible en OCT-A. L’évolution de la zone d’hypodensité de flux s’est faite vers une amélioration du flux choriocapillaire, bien corrélée à la reperfusion visible en ICG. Dans la majorité des cas, des zones d’hypoperfusion séquellaires ont été identifiées, en regard des zones d’atrophie de la rétine externe en C-Scan.

Discussion

La visualisation d’une hypodensité de flux en OCT-A est plutôt en faveur d’une hypoperfusion de la choriocapillaire dans l’EPP. Ces observations semblent donc confirmer l’atteinte primitive de la choroïde dans ce type de pathologie. Au cours de l’évolution, la diminution des plages d’hypodensité de flux étant corrélée à l’ICG, cet examen de réalisation facile peut être utile pour le suivi des patients présentant une EPP. Néanmoins, un examen initial par FA et ICG est nécessaire au diagnostic afin de couvrir un champ plus important et pour ne pas méconnaitre la présence d’autres signes inflammatoires (vascularite, papillite).

Conclusion

L’OCT-A se présente comme un nouvel outil non invasif utile au diagnostic et au suivi de l’EPP, permettant de mieux évaluer le mécanisme ischémique de la choriocapillaire. Il serait également intéressant d’étendre son utilisation dans les autres types de CCPIP.