Name
Aspect évolutif d'une choriorétinite syphilitique placoïde postérieure aiguë en imagerie multimodale

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Auteurs :
Dr Olivier BRUNET
Valentine Sebilleau
Tags :
Résumé

Objectif

Dans le cadre d’une infection syphilitique, l’atteinte ophtalmologique est polymorphe. Nous rapportons un cas de la rare forme de choriorétinite placoïde postérieure syphilitique aiguë. Nous décrivons l’aspect évolutif selon une imagerie multimodale, notamment en angiographie en tomographie en cohérence optique.

Description de cas

Un homme de 53 ans, infecté par le virus de l’immunodéficience humaine, sous trithérapie, est adressé pour un scotome paracentral au niveau de son œil droit, évoluant depuis une semaine.

Observation

L’examen retrouve une acuité visuelle de 7/10ème Parinaud 8 à droite et de 10/10ème Parinaud 2 à gauche.

L’examen du fond d’œil retrouve une lésion placoïde blanchâtre juxta-fovéolaire associée à quelques remaniements de l'épithélium pigmentaire en temporal supérieur, à droite, et un œdème papillaire isolé à gauche.

En auto-fluorescence, une isoautofluorescence existait en regard de la plaque vue bio-miscroscopiquement. Elle était située au sein d’une large hyperautofluorescence s’étendant jusqu’en péri-papillaire. Une hyperautofluorescence en temporale supérieure à droite et une autre en sous papillaire à gauche existaient, sans lésions visibles au fond d’œil.

La tomographie en cohérence optique retrouvait des hyperéflectivités punctiformes choroïdiennes associées à des irrégularités de l’épithélium pigmentaire et des altérations de la ligne ellipsoïde en regard de la lésion placoïde.

L’angiographie à la fluorescéine montrait une hypofluorescence au temps précoce au niveau de la lésion placoïde, puis une prise de contraste progressive, avec une large hyperfluorescence au temps tardif. On observait également, deux hyperfluorescences en "leopard spot", l'une en temporal supérieure à droite, et l'autre en sous-papillaire à gauche, correspondantes aux deux zones hyperautofluorescences.

L’angiographie au vert d’indocyanine retrouvait une hypofluorescence en regard de la lésion placoïde, à tous les temps de la séquence.

L’angiographie en tomographie en cohérence optique mettait en évidence une raréfaction du flux (« flow void ») au niveau de la choriocapillaire en regard de la plaque, sans altération du flux dans les autres réseaux vasculaires rétiniens.

Au quinzième jour du traitement antibiotique, la lésion placoïde n'était plus visible, à droite, tout comme les hyperréflectivités choroïdiennes, qui existant en regard de la lésion placoïde, en tomographie en cohérence optique. Les remaniements de l’ellipsoïde étaient en cours de régression. A l’angiographie en tomographie en cohérence optique, l’aspect de flow void au niveau de la choriocapillaire était en cours de normalisation.

Discussion

sous traitement antibiotique, l’évolution de la choriorétinite a été favorable, avec une amélioration de l’acuité visuelle, et une disparition de la lésion placoïde. A l’imagerie multimodale, les anomalies retrouvées suggèrent un niveau d’atteinte au niveau de la choriocapillaire, comme le montre la diminution du flux, à ce niveau, sans atteinte notable des autres réseaux vasculaires rétiniens.

Conclusion

: L’angiographie en tomographie en cohérence optique apporte de nouveaux éléments quant à la sémiologie de la choriorétinite syphilitique placoïde postérieure et son évolution sous traitement.