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Atteintes du segment postérieur associées aux immunothérapies anticancéreuses par anticorps anti-PD1

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Orateurs :
Dr Mickaël ANJOU
Auteurs :
Dr Mickaël ANJOU
Dr Sara TOUHAMI
Dr Mardoche CHETRIT 1
Dr Antoine ROUSSEAU
Dr Emmanuel BARREAU
Pierre Duraffour
Anne-Laure Remond 1
Dr Marie Helene ERRERA
Celeste Lebbe
Aude Couturier
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Résumé

Introduction

L’immunothérapie occupe une place croissante dans l’arsenal thérapeutique des cancers. Utilisés dans les stades avancés des mélanomes, lymphomes ou cancers pulmonaires, les anticorps anti-PD1 font partie du groupe des check-point inhibiteurs, des molécules ayant pour mode d’action une inactivation des voies anergisantes des lymphocytes, et donc une stimulation de l’immunité, en particulier anti-cancéreuse. En raison de ce mécanisme d’action, des effets indésirables auto-immuns sont fréquemment rapportés, notamment oculaires. L’objectif était de décrire les atteintes dysimmunitaires du segment postérieur (SP) en rapport avec ces traitements.

Patients et Methodes

Étude rétrospective rapportant les cas consécutifs d’atteintes du SP parmi les patients traités par anti-PD1 dans 5 centres hospitalo-universitaires entre 2017 et 2020.

Résultats

Huit patients présentaient des atteintes du SP sous anti-PD1 (Nivolumab (5), Pembrolizumab (2) et Spartalizumab (1)). Il s’agissait de 5 hommes et de 3 femmes dont l’âge moyen était de 51 ans (24-63 ans), traités pour mélanome (6), carcinome rénal (1) et cancer pulmonaire à petites cellules (1). Les atteintes oculaires étaient apparues après la 10e cure en moyenne (2-36) avec une baisse de vision pour 6 cas et asymptomatique pour 2 autres. L’examen ophtalmologique montrait une uvéite antérieure bilatérale compliquée d’œdème papillaire et de décollement séreux rétinien dans 2 cas ; une panuvéite bilatérale avec infiltrats choroïdiens et œdème papillaire dans 4 cas ; une uvéite postérieure avec vascularite et œdème papillaire dans 1 cas et une neuropathie optique bilatérale dans 1 cas. L’évolution était favorable avec normalisation de l’examen dans tous les cas à l’arrêt des anti-PD1 +/- associée à la prescription d’une corticothérapie locale ou générale. 

Discussion

L’inflammation oculaire est une complication rare mais potentiellement grave des anti-PD1. Bilatérale dans la majorité des cas, elle peut atteindre le segment antérieur mais aussi postérieur. L’évolution tend vers une résolution des symptômes à l’arrêt temporaire ou définitif du traitement associé +/- à une corticothérapie locale ou systémique.

Conclusion

L’immunothérapie par anticorps anti-PD1 peut être associée à des effets indésirables, parfois asymptomatiques du segment postérieur, nécessitant une surveillance ophtalmologique régulière.