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Caractéristiques ophtalmologiques et systémiques des patients porteurs de mutations WFS1

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Orateurs :
Dr Alexandre AUFAURE
Auteurs :
Dr Alexandre AUFAURE
Alina Radu
David Malinvaud
Christophe Orssaud 1
Tags :
Résumé

Introduction

Les mutations du gène WFS1 sont responsables de différents tableaux ophtalmologiques : syndrome de Wolfram (SW), autosomique récessif, syndrome de Wolfram-like, autosomique dominant et pour certains auteurs, des atrophies optiques récessives non syndromiques. Nous souhaitons tenter de dégager ici les particularités ophtalmologiques propres à chacun de ces tableaux en nous appuyant sur les données recueillies dans le cadre d’une hospitalisation de jour spécialement dédiée à ces patients.

Patients et Methodes

Tous les patients porteurs de mutation du gène WFS1 ont été examinés en ophtalmologie avec un bilan comportant une mesure de l’acuité visuelle de loin et de près, un test de la vision des couleurs, un champ visuel automatisé et/ou manuel et un OCT papillaire et maculaire. Afin de mieux caractériser leur atteinte, ces patients ont bénéficié dans le cadre d’une hospitalisation de jour dédiée, d’un bilan général comportant un audiogramme, un bilan diabétologique, neurologique et urologique ainsi qu’un test Mini-best. Une IRM cérébrale a pu être obtenue si nécessaire.

Résultats

Notre population comportait 42 patients âgés de 7 ans à 66 ans (moyenne 31,3 ans). Trois patients présentaient une neuropathie optique isolée et trois patients dont deux d’une même fratrie un syndrome de Wolfram-like. Deux patients présentaient un diabète avec des troubles neurologiques. Trente-quatre patients étaient porteurs d’un SW vrai selon la définition du PNDS et des critères de l’Euro-WABB. Trois patients de ce groupe sont décédés entre 30 et 40 ans. L’acuité visuelle moyenne était significativement plus basse dans le groupe du SW ou Wolfram-like (respectivement 1.36 et 1,11 LogMAR) par rapport au groupe des atrophies optiques isolées (0,60 LogMAR). Aucun patient ne présentait de rétinopathie diabétique, hormis une patiente présentant un diabète isolé. Les altérations du l’épaisseur de la couche des fibres optiques ne sont pas significativement différentes entre les groupes. L'âge d'apparition des déficits auditifs est variable, de même que la profondeur de ceux-ci. Un appareillage n'a été nécessaire que chez 10 patients. Aucun trouble glycémique n'a été retrouvé chez les patients porteurs de syndrome de type Wolfram-like. Lorsqu'il existait un diabète, son équilibre était considéré comme satisfaisant chez la plupart des patients. Les troubles ataxiques sont rares. Par contre, les troubles du sommeil sont fréquemment rapportés par les patients.

Discussion

Dans notre série, le retentissement visuel dû à la présence de mutations du gène WFS1 est très variable. Les SW vrais ont des acuités visuelles effondrées précocement. Ceci est tout à fait concordant avec les résultats de T Hershey. Les syndromes de Wolfram-like semblent également associés à des altérations aussi sévères de la fonction visuelle, ce qui est rarement rapporté. Cette étude tend également à prouver que le déficit visuel des atrophies optiques isolées dues à WFS1 reste modéré. Le pronostic général du SW est sévère, 3 patients étant décédés avant 40 ans de fausse-route ou troubles respiratoires centraux.

Conclusion

La moindre dégradation de l’acuité visuelle chez les patients présentant une atrophie optique récessive non syndromique due à des mutations du gène WFS1 par rapport à celle observée chez les patients porteurs d’un syndrome de Wolfram tend à prouver l’existence de cette entité clinique. Néanmoins, un suivi régulier ophtalmologique et général reste indispensable.