La ChorioRétinopathie Séreuse Centrale (CRSC) est une pathologie fréquente du sujet jeune. La disparition spontanée du Décollement Séreux Rétinien (DSR) s’observe dans la majorité des cas, favorisée par l’arrêt des facteurs de risque.
L’objectif est de comparer la récupération visuelle d’un décollement séreux à la cicatrisation des couches externes de la rétine évaluée par Tomographie par Cohérence Optique (OCT).
Cette étude observationnelle a été menée entre Mai et novembre 2016 au CHNO des 15-20 à Paris. 55 patients avec une poussée de CRSC aigüe ont été inclus de manière consécutive. Les critères recueillis étaient l’âge, la présence de facteurs de risque de la CRSC (prise de corticoïdes, hypertension artérielle, stress), et l’Acuité Visuelle (AV) mesurée par l’échelle de Monoyer. Les paramètres morphologiques en OCT SD ont été évalués au niveau de la fovéa (1000 microns centraux) à la visite initiale puis au fil du suivi: hauteur du DSR, épaississement des Segments Externes des photorécepteurs (SE), intégrité des lignes membrane limitante externe, ellipsoïde, interdigitation, épaisseur de la couche nucléaire externe. L’épaisseur choroïdienne centrale a également été mesurée en OCT EDI
60 yeux de 55 patients ont été évalués. L’âge moyen était de 45 ans et le sexe ratio (H /F) de 0,85. 9% avait de l’hypertension artérielle, 35% prenaient des corticoïdes et 26% se considéraient comme soumis à un stress récent. La durée moyenne de suivi était de 8 mois. L’AV initiale moyenne (± SD) était de 8,7/10 (± 1,96).
A 6 mois, l’AV moyenne était de 9,5/10ème (± 1,92). 85% avaient récupéré leur niveau d’AV antérieur à la poussée de CRSC.
En l’absence de réapplication spontanée du DSR après 3 à 4 mois, 13% des patients ont bénéficié d’un traitement par laser focal et 18% d’un traitement par anti-minéralocorticoïdes. Malgré la réapplication complète du DSR, 8% des patients avaient une mauvaise récupération visuelle à 6 mois. Les paramètres morphologiques associés à ce mauvais pronostic fonctionnel étaient liés à un amincissement des couches des photorécepteurs centraux sur l’OCT SD.
La persistance d’un DSR n’est pas toujours responsable d’une baisse de l’AV même si le patient perçoit une gêne fonctionnelle. L’atrophie des segments externes des photorécepteurs sur l’OCT SD dans le suivi des CRSC aigües semble associée à une mauvaise récupération visuelle, sans mécanisme physiopathologique connu.
Dans 8% des cas de CRSC aigüe typique au moment de la présentation, la récupération visuelle est restée limitée à moins de 5/10 malgré une résolution complète des signes exsudatifs en moins de 6 mois. Ce mauvais pronostic fonctionnel était lié à une atrophie partielle des photorécepteurs centraux résiduelle sur l’OCT SD.