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Choroïdite multifocale et choroïdite ponctuée interne : évolution, pronostic et traitement

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Orateurs :
Dr Hasan AKINCI
Auteurs :
Dr Hasan AKINCI
Dr Paul GOUPILLOU
Nicolas Girszyn
Mathilde Leclercq
Dr Marc MURAINE
Julie Gueudry
Tags :
Résumé

Introduction

Le terme de choroïdite multifocale caractérise des lésions choriorétiniennes inflammatoires du pôle postérieur, évoluant vers des lésions cicatricielles atrophiques et pigmentées, idiopathiques. Pour de nombreux auteurs, la choroïdite multifocale et la choroïdite ponctuée interne (PIC) correspondent à une seule et même entité. Notre objectif est de décrire les caractéristiques cliniques, l’évolution et la prise en charge thérapeutique des patients présentant une CMF ou une PIC. 

Patients et Methodes

Étude rétrospective observationnelle monocentrique d’une série de cas de CMF/PIC entre 2014 et 2020 avec analyse des données cliniques, d’imagerie multimodale et de prise en charge thérapeutique. Les patients étaient inclus s’ils présentaient des tâches pigmentées du pôle postérieur, en l’absence de hyalite ou une hyalite minime à modérée (≤ 1+), en l’absence de réaction de chambre antérieure ou un tyndall minime (≤ 0,5+), après avoir éliminé une sarcoïdose ou une infection.

Résultats

Trente yeux de vingt-et-un patients ont été examinés. L’âge moyen des patients était de 44,1 ans (26 à 71 ans) ; 55 % des patients étaient des femmes. L’erreur réfractive moyenne en terme d’équivalent sphérique était de -1,99 +/- 4,20 dioptries. Les patients ont été suivi sur une période moyenne de 39 +/- 24 mois. Initialement, 7 patients (33%) avaient une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/200 et 15 patients (71%) avaient une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/50 (en cas d’atteinte bilatérale, le plus mauvais œil était pris en compte). A 6 mois de suivi, en considérant l’absence de données pour 2 patients, 7 patients avaient une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/200 et 14 avaient une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/50. Lors de la dernière visite, le pourcentage des patients ayant une acuité visuelle inférieure à 20/200 était identique au contrôle initial, et 11 patients (52%) avaient une acuité visuelle inférieure ou égale à 20/50. Neuf patients sur 21 (43%) ont présenté une atteinte bilatérale d’emblée ou au cours du suivi. Au total, 11 patients ont bénéficié d’un traitement systémique : 8 ont reçu une corticothérapie systémique, parmi lesquels 2 ont également bénéficié d’un traitement immunosuppresseur conventionnel et 3 d’un anti-TNF alpha (adalimumab) ; dans l’ensemble, 5 patients ont été traités par immunosuppresseur et 4 par anti-TNF alpha. Quatre patients ont bénéficié d’une corticothérapie loco-régionale (injections sous-conjonctivales de triamcinolone). Six patients n’ont pas nécessité de traitement immunosuppresseur ni de corticothérapie, dont 2 étaient stables sans aucun traitement. Aucun patient sous anti-TNF alpha n’a présenté de signe d’activité de la maladie (définie par l’apparition de nouvelles lésions ou d’une néovascularisation au niveau de lésions préexistantes), permettant le sevrage complet de la corticothérapie chez 3/4 patients. Quinze patients (71,4 %) ont développé des néovaisseaux choroïdiens ; le nombre moyen d’injection intravitréennes d’anti-VEGF par patient était de 2,4 (médiane : 1,5 ; écart type : 2,2). 

Discussion

Au cours des CMF/PIC, une néovascularisation choroïdienne survient chez la majorité des patients, aggravant le pronostic visuel.

Conclusion

Les CMF et les PIC sont des affections sévères avec un risque élevé de néovascularisation choroïdienne. Les traitements par anti-TNF pourraient représenter une alternative thérapeutique possible chez les patients corticodépendants ou réfractaires.