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Comparaison de deux plateformes d’analyse de la surface oculaire

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Orateurs :
Dr David LAUTREDOU
Auteurs :
Dr David LAUTREDOU
Béatrice COCHENER
Tags :
Résumé

Introduction

L’intérêt porté au domaine de la surface oculaire va grandissant avec la prévalence importante du syndrome sec en ophtalmologie. L’examen clinique étant souvent décrit comme subjectif et peu reproductible, des plateformes d’analyse de la surface oculaire se sont développées, visant à apporter une évaluation quantitative objective. Nous proposons ici de comparer deux d’entre elles, afin de définir si les mesures qu’elles fournissent sont corrélables.

Patients et Methodes

Notre étude porte sur 110 yeux de patients tout venant, évalués sur deux plateformes d’analyse automatisées de la surface oculaire : le Lacrydiag® (Quantel) et le Keratograph 5M® (Oculus). Les paramètres recueillis sont : la mesure de la hauteur du ménisque lacrymal, le temps de rupture non invasif du film lacrymal (NIBUT), l’épaisseur du film lipidique ainsi que la meibographie.

Un examen clinique est confronté aux résultats des deux appareils. Il porte sur : la mesure de la hauteur du ménisque lacrymal, le temps de rupture du film lacrymal (BUT), le score d’Oxford, l’évaluation des paupières et des glandes de Meibomius, basé sur le meiboscale, et le questionnaire OSDI.

Résultats

Une corrélation significative entre les deux appareils est retrouvée pour le ménisque lacrymal (0.413, p<0.001) ; l’épaisseur du film lipidique (0.530, p <0.001) et la meibographie (0.503, p< 0.001). Concernant le NIBUT (moyen ou 1ère rupture), aucune corrélation significative n’est retrouvée.

Le score par meiboscale est corrélé à la meibographie du Kératograph (0.655, p< 0.001) et du Lacrydiag® (0.635, p < 0.001). Le BUT est faiblement corrélé au NIBUT du Keratograph® (0.226, p = 0.022). L’évaluation du ménisque lacrymal mesurée en lampe à fente est corrélée aux données du Keratograph® (0.476, p < 0.001) et du Lacrydiag® (0.475, p < 0.001). L’évaluation clinique de l’hyperhémie est corrélée à celle mesurée par le Keratograph® (0.447, p < 0.001). L’hyperhémie du Keratograph® ainsi que les hauteurs des ménisques lacrymaux du Lacrydiag® et du Keratograph® sont faiblement corrélés à l’OSDI (respectivement 0.266, p< 0.01 ; 0.219, p = 0.021 ; 0.207, p = 0.032).

Discussion

Notre étude est la première à comparer 2 plateformes : le Lacrydiag® et le Keratograph®. Elle corrobore les corrélations décrites avec l’examen clinique dans la littérature et retrouve une reproductibilité entre les deux appareils. Il convient cependant de définir des valeurs étalon, en particulier pour le temps de rupture du film lacrymal sans instillation de fluoresceine.

Leur utilisation sans contact les inscrit dans la pratique aidée actuelle. Ils fournissent de plus l’approche de paramètres nouveaux, en complément de l’évaluation biomicroscopique clinique, concernant la caractérisation du film lacrymal avec un focus sur la couche lipidique.

Conclusion

Les instruments d’analyse objectifs du film lacrymal et des glandes de Meibomius se multiplient sur le marché et arrivent peu à peu dans les cabinets d’ophtalmologie. Ils sont non invasifs, délégables et rapides d’exécution.  Notre étude montre que l’on peut raisonnablement interchanger le Lacrydiag® et le Keratograph®.