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Cyclo-affaiblissement par laser diode trans-scléral: comment améliorer la sécurité et l'efficacité?

Les techniques physiques et chirurgicales qui réduisent la production de l’humeur aqueuse dans le glaucome sont peu nombreuses et peu employées. Parmi elles le laser diode appliqué à travers la sclère sur le corps ciliaire est une technique connue pour réduire la sécrétion de l’humeur aqueuse, cependant on lui attribue de nombreuses complications. Nous avons réalisé une étude rétrospective comparant deux séries de patients en modifiant les paramètres du laser diode et en adjoignant la transillumination pour le repérage  du corps ciliaire.

Le laser utilisé est un laser diode infra rouge d’une longueur d’onde 810nm, la transmission du laser se fait grâce à une fibre optique connectée à un générateur. L’énergie a été réduite, toujours inférieure à 1,2 mWatt,  et appliquée pendant 2 secondes, et ce pour l’ensemble des patients traités.

Concernant la technique, pour le 1er groupe « A » nous avons traité à l’aveugle, 300° de circonférence à une distance de 1,5mm du limbe avec respect des méridiens horizontaux. Pour le 2nd groupe « B » le traitement a consisté en une double rangée d’impacts, répartie sur 300°, respectant les méridiens horizontaux et guidée par la transillumination.

Pour le groupe « A » le nombre de patients est de 60 avec un sex-ratio de 0,67, des yeux fonctionnels à 52%, 60% d’yeux étaient répondeurs. Pour le groupe « B », il a concerné 108 patients avec un sex-ratio de 0,71, des yeux fonctionnels à 65%, les yeux répondeurs étaient de 86,5%. Ont été également relevés le type et le stade du glaucome, qui ont été dominés par les glaucomes réfractaires (groupe « A » 40,5%, groupe « B » 45,5%), puis les glaucomes néovasculaires (groupe « A » : 15,5 %, groupe « B » : 21%), les glaucomes chroniques par fermeture de l’angle (groupe « A » : 17,6%, groupe « B » : 18,2%), les glaucomes uvéitiques (groupe « A » :6,6%, groupe  « B » : 3%)…

Nous constatons dans les séries rapportées récemment dans la littérature, que la réduction des énergies employées avec le laser diode et un meilleur ciblage du corps ciliaire grâce à la transillumination améliorent les taux de succès et réduisent les complications redoutables de cette technique. Il est indéniable que cette technique présente par ailleurs un certain nombre d’avantages : pratiquée sur globe fermé donc sans risque infectieux, évitant les complications liées à la bulle de filtration conjonctivale, facile à réaliser, rapide, qui peut être répétée en cas d’échec, et moins couteuse. Le laser en mode pulsé avec application des énergies pendant une courte durée participera à l’amélioration de la sécurité du laser diode.

Les glaucomes réfractaires, les glaucomes avec cicatrices conjonctivales, les glaucomes chroniques par fermeture de l’angle, les glaucomes des forts myopes, les glaucomes complexes des yeux vitrectomisés sous silicone ou indentés, les glaucomes uvéitiques, les glaucomes néovasculaires, constituent les principales indications, parfois en 1ere ligne, de ce laser diode.

Les modifications récentes apportées au laser diode trans scléral,  de la technique, des paramètres de l’énergie et le recours à la transillumination, permettent d’améliorer l’efficacité et la sécurité de cette technique.

Il est temps de reconsidérer cette technique, longtemps crainte, pour qu’elle soit intégrée avantageusement dans l’arsenal thérapeutique du glaucome.