La chirurgie des déchirures géantes ( DG ) ainsi que celles des rétinectomies de
relaxation ( RR ) n’a pas connu de progrès ces dernières années. Le traitement
classique consiste en une vitrectomie avec tamponnement par huile de silicone
systématique en utilisant obligatoirement un échange Dkline - silicone pour éviter un glissement rétinien peropératoire et donc des plis post-opératoires.
C’est une étude rétrospective de 82 cas de DG et RR opérés entre janvier 2013 et Janvier 2016. La moyenne d’âge des patients est de 48 ans avec 78% d’hommes. Tous les patients ont été opérés sous anesthesie locale. La technique chirurgicale consiste à utiliser un échange PFCL- Air ainsi qu’un tamponnement par gaz non expansif pour les déchirures géantes. Le tamponnement des rétinectomies de relaxation restera classique par huile de silicone. Cette nouvelle technique consiste à réaliser cet échange après la péxie laser ( aucune cryoapplication des cornes n’a été nécessaire). Ainsi qu'aucune indentation sclérale n’a été associée à la vitrectomie dans cette étude.
Pour la chirurgie des DG on note un taux de réapplication de 97 % avec cette technique, Aucun glissement peropératoire ni de plis rétinien postopératoire n’ont été noté dans cette série. L’analyse des résultats a été effectuée par des méthodes statistiques et mathématiques qui ont pu démontrer l’efficacité de cette technique et sa supériorité par rapport aux techniques classiques.
Cette nouvelle technique nécessite une bonne maitrise des échanges PFCL – Air en réalisant l'équivalent d'un oeil sec au déssus de la corne la plus postérieure de la déchirure. On obtiendra ainsi un gain de temps non négligeable ( identique à une chirurgie classique de décollement de rétine ). De plus le tamponnement par gaz des déchirures géantes évitera le recours à une seconde intervention pour ablation de silicone.
L’utilisation d’un échange direct PFCL-Air en cas de DG ou de RR ainsi qu’un
tamponnement par gaz non expansif est une nouvelle approche chirurgicale dont les avantages ne peuvent que changer nos habitudes classiques.