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Diagnostic du pseudo-oedème papillaire chez l'enfant : étude rétrospective descriptive d'une série de 30 cas

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Orateurs :
Dr Hugo BOUVAREL
Auteurs :
Dr Hugo BOUVAREL
Dr Nicolas PIANTON
Claudia Laitang
Dr Carole BURILLON
Aude Taleb
Tags :
Résumé

Introduction

L’aspect d’œdème papillaire bilatéral au fond d’œil invite l’ophtalmologue à rechercher des arguments en faveur de causes menaçant le pronostic vital. Néanmoins, des anomalies morphologiques papillaires à l’origine de pseudo-œdèmes papillaires doivent être reconnues afin d’éviter la réalisation d’explorations parfois invasives, notamment chez l’enfant.

L’objectif de notre étude est de décrire les différents arguments cliniques et paracliniques ayant permis de différencier un pseudo-œdème papillaire d’un œdème papillaire de stase chez les enfants présentant un aspect d’œdème papillaire bilatéral au fond d’œil.

Patients et Methodes

Nous nous sommes intéressés aux enfants présentant un aspect d’œdème papillaire bilatéral ayant consulté dans le service d’ophtalmologie de l’hôpital Édouard Herriot au cours de la deuxième moitié de l’année 2020. Le motif de consultation, les signes fonctionnels, l’acuité visuelle et les résultats des examens paracliniques comme l’OCT papillaire, l’échographie en mode B, l’autofluorescence et l’angiographie à la fluorescéine voire l’imagerie cérébrale et la ponction lombaire ont été recueillis rétrospectivement.

Résultats

Durant cette période, un aspect d’œdème papillaire bilatéral a été retrouvé chez 30 enfants de 2 à 16 ans. 7 (23%) ont été classés dans le groupe œdème papillaire de stase ; 18 (60%) dans le groupe des pseudo-œdèmes papillaire. 1 (3%) enfant a présenté une atteinte mixte. Chez 4 (13%) enfants, les examens n’ont pas permis de trancher et un suivi rapproché est toujours en cours. Parmi les enfants avec faux œdèmes, 4 (22%) d’entre eux ont bénéficié d’une imagerie cérébrale en urgence avant diagnostic ophtalmologique de pseudo-œdème.

L’échographie en mode B couplée à l’autofluorescence du fond d’œil ont permis de s’abstenir de l’angiographie à la fluorescéine chez 5 enfants (17%). L’angiographie rétinienne a été réalisée chez 19 (63%) enfants. Elle a permis le diagnostic chez 16 (54%) enfants.

5 (71%) des enfants avec œdème papillaire de stase présentaient une paralysie oculomotrice ou des signes cliniques généraux d’hypertension intracrânienne (HTIC) au-delà des céphalées.

Discussion

La population pédiatrique peut compliquer la réalisation de certains examens comme l’OCT papillaire et l’angiographie rétinienne.

La présence de dépôts au sein de la tête du nerf optique ou d’une papille charnue peuvent être à l’origine d’un faux œdème papillaire. L’aspect au fond d'oeil est un argument d’orientation mais sa subjectivité lui fait tort. L’analyse des coupes EDI de l’OCT à la recherche de drusens ou peripapillary hyper-reflective ovoid mass-like structure (PHOMS) comme le suggère plusieurs études permet d’apporter des éléments morphologiques aidant le diagnostic. L’angiographie à la fluorescéine reste l’exploration ayant permis la majorité des diagnostics.

Certains cas avec atteintes mixtes ou insidieuses peu parlantes cliniquement nécessitent un suivi rapproché avec répétition des examens notamment de l’OCT.

Conclusion

La prise en charge diagnostique d’un aspect d’œdème papillaire bilatéral au fond d’œil chez l’enfant asymptomatique repose sur la combinaison d’un ensemble d’examens complémentaires à la recherche d’arguments en faveur de pseudo-œdème papillaire parfois difficilement mis en évidence. Le recours à l’imagerie cérébrale et parfois la ponction lombaire ne doit pas être retardé en cas de signes cliniques d’HTIC.