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DRUSEN DU NERF OPTIQUE: Toujours y penser!

Démontrer la fréquence des drusen du nerf optique, l ´importance de sa détection, sa prise en charge et son suivi, pour éviter au patients les explorations complémentaires inutiles et/ou invasives. 

Nous rapportons une série de 6 patients entre 14 et 37 ans présentant une saillie des nerfs optiques examinés en novembre et décembre 2020, dans le service d’ophtalmologie du centre hospitalier de Boulogne sur Mer. 

Il s’agit de patients diagnostiqués soit lors d’une visite systématique annuelle soit lors de leur admission aux urgences ophtalmologiques.  À l´examen du fond d’œil, il existait une surélévation parfois discrète du nerf optique de manière unilatérale ou bilatérale. Les images en autofluorescence montraient une hyperautofluorescence dans la majorité des cas. Les échographies en mode B ont confirmé la présence d´une formation hyperéchogène de manière bilatérale, concordant avec le diagnostic. Les OCT GCC et RNFL n’étaient pas altérés hormis un cas. L’OCT-EDI a permis de mettre en évidence les drusen profonds et chez une des patientes, l’examen a confirmé l’association de drusen à une formation annulaire hyperrréflective évoquant la présence de « PHOMS » . Seulement un patient avait un examen campimétrique altéré.  

Les drusen correspondent à des dépôts de matériaux acellulaires localisés dans la tête du nerf optique.  Leur prévalence est estimée entre 3-20 ‰, avec une bilatéralité de 75%. L’examen clinique du fond d´œil peut être normal ou mettre en évidence une saillie du nerf optique, souvent prise à tort pour un œdème papillaire. L’approche multimodale permet de confirmer le diagnostic. Les drusen du nerf optique peuvent être associés à certaines complications (neuropathie optique compressive, néovascularisation choroïdienne, hémorragie péripapillaire, neuropathie optique ischémique antérieure aiguë…), raison pour laquelle il est recommandé d’assurer un suivi annuel avec examen ophtalmologique complet et imagerie multimodale.   

Les saillies du nerf optique posent souvent un problème diagnostique. Il convient de les différencier des œdèmes papillaires vrais afin de limiter les explorations complémentaires inutiles et/ou invasives.