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Dystrophie rétinienne et cornée verticillée à début tardif chez une patiente atteinte de mucolipidose de type IV

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Orateurs :
Andrea Sodi
Auteurs :
Andrea Sodi
Ludovica Alonzo
Sara Bargiacchi
Vittoria Murro
Dario Pasquale Mucciolo
Dario Giorgio
Fabrizio Giansanti
Dr Francesco DRAGOTTO
Tags :
Résumé

But

Décrire la présentation d’une mucolipidose de type 4 avec retentissement rétinien et altérations atypiques de type cornée verticillée.

Observation

Une femme de 30 ans est suivie depuis 15 ans dans le service d’ophtalmologie du Centre Hospitalo-Universitaire pour baisse d’acuité visuelle d’apparition progressive.

Cas clinique

Au début du suivi, la patiente a deux sœurs qui ne présentent pas de symptômes.  Elle n’a pas d’autre antécédent médical qu’un retard mental léger et ne prend aucun traitement. Par ailleurs, elle ne présente aucune altération de l’état général. Elle présente une myopie élevée (-9 dioptries à droit, -7,50 dioptries à gauche), l’acuité visuelle est de 1/16 à droite et de 1/10 à gauche. Au test d’Ishihara, la patiente ne reconnait que la table de contrôle. Aucune anomalie n’est visible au niveau du segment antérieur. En revanche, dès cette première consultation sont constatées la présence d’une maculopathie en œil de bœuf et une augmentation de la pâleur papillaire, sans altération de la rétine périphérique.

La tomographie à cohérence optique met en évidence une dystrophie de l’épithélium pigmentaire maculaire et une atrophie para-maculaire, associées a une réduction du champ visuel périphérique. L’électrorétinogramme apparait nettement hypovolté dans toutes ses composantes, les potentiels visuels évoqués sont réduits.

Sept ans plus tard, après une période de stabilisation de l’acuité visuelle (1/20 aux deux yeux) et du champ visuel, apparait une opacification centrale bilatérale de la cornée avec dépôts au niveau sub-épithélial assimilable à une cornée verticillée. Une consultation dermatologique, un scanner cérébral ainsi que les analyses sanguines et génétiques permettent d’exclure une maladie de Fabry. Parallèlement le séquençage d’un nouveau panel de 64 gènes associés aux maladies de surcharge lysosomiale est réalisé mettant en évidence une hétérozygotie composite pour le gène MCOLN1 avec deux mutations potentiellement pathogènes (selon les modèles de prédictions bio-informatiques) : c.955T>C p. (Ser319Pro) et c.959T>C p. (Leu320Pro). Le diagnostic de mucopolidose de type IV est posé et la patiente adressée au service de maladie métabolique du même hôpital.

Discussion

La mucopolidose de type 4 est une maladie de surcharge lysosomiale due à des mutations du gène MCLON1 codant pour la protéine mucolipine-1 qui causent une accumulation lysosomiale au niveau cytoplasmique.Ce type de maladie est typiquement caractérisée par une opacité cornéenne diffuse déterminant une importante baisse de l’acuité  visuelle et un retard mental d’apparition précoce .La présentation clinique de la patiente, en revanche, peut être inscrite dans le groupe des mucolipidoses de type IV atypiques avec dépôts cornéens fins de type cornée verticillée sans érosions, survenus après l’âge de 20 ans.

Conclusion

La cornée verticillée, en particulier en association avec une dégénération rétinienne, peut  être liée, dans des rares cas, à la mucolipidose de type IV.