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Efficacité et effets secondaires des injections hebdomadaires d’adalimumab dans la prise en charge des uvéites réfractaires associées à l’arthrite juvénile idiopathique

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Orateurs :
Dr Justine HUARD
Auteurs :
Dr Justine HUARD
Dr Marc MURAINE
Martine Grall
Julie Gueudry
Tags :
Résumé

Introduction

L'efficacité de l’adalimumab bimensuel est reconnue pour les uvéites associées aux arthrites juvéniles idiopathiques (AJI). L’augmentation hebdomadaire de sa fréquence s'est avérée efficace pour certaines pathologies rhumatismales. Le but de cette étude est d’analyser l’efficacité et les effets secondaires de cette posologie dans le cadre des uvéites réfractaires associées aux AJI.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude rétrospective analysant les données des patients de moins de 18 ans, suivis entre décembre 2016 et novembre 2020, dont l’atteinte uvéitique n’était pas contrôlée sous adalimumab tous les 15 jours (dose pour le poids de 20 mg si < 30 kg, 40 mg si >= 30 kg). Leur posologie a été doublée en augmentant la fréquence à toutes les semaines. L’efficacité a été évaluée après un suivi de 6 mois par un critère composite comprenant la diminution de 2 niveaux d’inflammation (ou normalisation à 0) du Tyndall ou du flare (selon la classification SUN) ou une réduction de 50% de la corticothérapie locale. Ce critère, évaluant à 3 et 6 mois l’œil le plus atteint, était considéré efficace si l’un était respecté sans aggravation des autres. L’acuité visuelle, la pression intra oculaire, l’épaisseur maculaire, la survenue de nouvelles complications ont été relevées à 6 mois.

Résultats

Dans le cadre d’une AJI, 42 des 89 patients surveillés ont développé une uvéite (47,2%) (âgés de 11,0 +/- 6,3 ans) ; 29 ont été traité par adalimumab associé à du méthotrexate (69,1%). Les AJI des patients sous adalimumab évoluaient depuis 5,8 +/- 5,4 ans, les uvéites depuis 4,9 +/- 5,0 ans. L’adalimumab a été majoré pour 9/29 patients (31,0%). Leur AJI évoluait depuis 5,7 +/- 3 ans et l’uvéite depuis 4,7+/- 3,1 ans ; lors de la majoration de l’adalimumab 6/9 étaient traités de manière concomitante par méthotrexate (de 10 à 15 mg / semaine ; 5 per os et 1 en injection sous cutanée ; les 3 autres ayant présenté des cytolyses hépatiques). Un patient avait une corticothérapie systémique associée. Après respectivement 3 et 6 mois de suivi, 6/9 patients (66,7%, IC à 95% de 29,9% à 92,5%) et 4 / 8 patients (50%, IC à 95% : 15,7% à 84,3%) se sont améliorés, répondant au critère composite. L’enfant sous corticoïdes oraux a pu être sevré après 2 mois. A 6 mois, la photométrie automatisée du tyndall a diminué de plus de 30% pour 2/5 patients, une diminution des corticoïdes locaux ≥50% a été obtenue pour 5/7 patients. Lors du suivi un patient a développé un œdème maculaire, un autre une hypertonie ayant nécessité une trabéculectomie. Aucun enfant n’a présenté d’effets secondaires graves.

Discussion

L’efficacité et la sécurité de l’adalimumab hebdomadaire pourrait s’appliquer aux uvéites réfractaires associées aux AJI permettant une épargne en corticoïdes.

Conclusion

L'intensification hebdomadaire de l’adalimumab pour les uvéites réfractaires associées à l'AJI semble être un traitement efficace et bien toléré. Des études contrôlées sur ce sujet semblent nécessaires