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Etude de la prévalence et des facteurs associés à la sécheresse oculaire chez les patients traités par hypotonisants topiques dans une population âgée au sein de l’étude MONTRACHET

L’objectif de cette étude était de décrire la prévalence et les facteurs associés à la sécheresse oculaire chez les patients traités par hypotonisants topiques dans une population âgée de plus de 75 ans.

L’étude MONTRACHET (Maculopathy Optic Nerve nuTRition neurovAsCular and HEarT diseases) est une étude de population réalisée à Dijon entre octobre 2009 et mars 2013 comprenant 1153 sujets issus de l’étude 3 Cités. La prévalence des signes de sécheresse oculaire subjectifs (score Ocular Surface Disease Index, antécédent de sécheresse oculaire et traitement lubrifiant) et objectifs (mesure du break up time, test de Schirmer et étude de l’imprégnation fluorescéinique) a été évaluée dans le groupe traité par collyres hypotonisants. Les facteurs associés à la sécheresse oculaire chez les patients traités par collyres hypotonisants ont été identifiés dans une analyse multivariée.

Au sein des 1153 sujets de la cohorte de MONTRACHET, 1062 étaient des sujets sains, 91 présentaient un glaucome et 59 une hypertonie intra oculaire. Neuf cents cinquante-deux sujets avaient un dossier complet  et ont été inclus dans l’analyse. L’âge moyen était de 82,3 ± 3.8 ans dont 62,2% de femmes. La prévalence globale du syndrome sec chez les patients traités par collyres hypotonisants était de 16,9% IC 95% [9,8-24,1] versus 12,4% IC 95% [10,2-14,6] chez les non traités par hypotonisants (p=0.186). La prévalence des signes de sécheresse oculaire subjectifs et objectifs dans le groupe traité par collyres hypotonisants était respectivement de 13,6% IC 95% [9,9-17,4] et 10,8% IC 95% [7,5-14,2]. La prévalence de la sécheresse oculaire chez les patients traités par larmes artificielles était de 46,1% IC 95%  [36.9-55.2] vs 8,4% IC 95%  [6.5-10.2] chez les non traités (p<0,0001).Les facteurs associés à la sécheresse oculaire chez les patients traités par collyres hypotonisants étaient : l’âge élevé (p=0,025), le sexe masculin (p=0,017), le statut non tabagique (p=0,012), une acuité visuelle inférieure à 20 lettres ETDRS (p=0,022) et un antécédent d’extraction du cristallin (p=0,037). 

Les patients âgés traités par collyres hypotonisants représentent une population à risque de développer une sécheresse oculaire suite à l’utilisation prolongée sur la surface oculaire de ces collyres avec ou sans conservateurs. 

La prévalence des signes de sécheresse oculaire subjectifs et objectifs chez des patients âgés, traités par hypotonisants était de 13,6% et 10,8% respectivement. L’âge, le sexe, le statut tabagique, l’acuité visuelle et le statut cristallinien sont significativement  associés à l’apparition d’une sécheresse oculaire chez les patients traités par collyres hypotonisants.