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Etude de toxicité des huiles de silicone dans la prise en charge du décollement de rétine : rôle potentiel des impuretés

De nombreux cas de baisse de l'acuité visuelle inexpliquée ont été associés au tamponnement interne par huile de silicone lors de la prise en charge chirurgicale du décollement de rétine reghmatogène. Cependant, les mécanismes de cette toxicité rétinienne demeurent inconnus. L'objectif de notre étude était d'évaluer le rôle potentiel des caractéristiques physico-chimiques des huiles de silicone disponibles en France sur la toxicité rétinienne.

Nous avons analysé 9 échantillons d'huiles de silicone disponibles sur le marché en France. Quatre critères ont été analysés : taux d'oligosiloxanes (chromatographie en phase gazeuse-spectométrie de masse), composés réactifs aux UV (spectroscopie ultraviolet-visible), taux de silanol (méthode de Karl Fischer) et polydispersité (chromatographie en phase gazeuse).

Nous avons retrouvé des variations importantes entre les différentes huiles de silicone analysées concernant le taux d'oligosiloxanes (<25 ppm à <300 ppm), la présence de composés réactifs aux UV (<0,4 à 3,1 AU) et la polydispersité (2,3 à 2,7).

De nombreux cas de baisse de l'acuité visuelle associés à un tamponnement par huile de silicone ont été décrits dans la littérature (jusqu'à 30%). La baisse de l'acuité visuelle peut survenir pendant la durée du tamponnement ou apès l'ablation de l'huile silicone. Cette toxicité rétinienne pourrait être liée à la perturbation des échanges osmotiques à l'interface vitréo-rétinienne en présence d'un liquide hydrophobe comme l'huile de silicone purifiée. Par ailleurs, une toxicité induite par les impuretés contenues dans les huiles de silicone est également suspectée. Cependant, les mécanismes cellulaires de la toxicité de l'huile de silicone demeure inconnus.

Notre étude montre des variations importantes dans la composition des huiles de silicone commercialisées sur le marché en France. Cependant, il n'est pas possible à l'heure actuelle de relier ces variations à la toxicité rétinienne potentielle de ce tamponnement. De prochaines études in vitro et in vivo seront nécessaires afin de déterminer le mécanisme exact de cette toxicité ainsi que les moyens de la prévenir.