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Etude des facteurs de risques cliniques et chirurgicaux prédisposant à l’exotropie consécutive

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Orateurs :
Dr Sophie BRYSELBOUT
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Résumé

Introduction

L’exotropie consécutive est une des complications, précoce ou tardive, de la chirurgie de l’ésotropie dont la prévalence est estimée entre 4 et 27 %, elle peut être spontanée dans de rares cas. Des facteurs liés à l’ésotropie ou au geste chirurgical pourraient compromettre la réussite de l’intervention définie par l’orthophorie. Le but de cette étude était d’identifier les facteurs de risques d’exotropie consécutive dans les suites du traitement chirurgical d’une ésotropie.

Patients et Methodes

 L’étude était observationnelle, rétrospective et incluait tous les patients suivis ou adressés au CHU d’Amiens pour une exotropie consécutive de janvier 2010 à  juin 2016. Les critères d’évaluation étaient : le sexe, l’âge d’apparition de l’exotropie, l’acuité visuelle et une amblyopie, l’âge de la chirurgie de l’ésotropie et type d’intervention, une hypermétropie supérieure à 4.00 dioptries, une anisométropie supérieure à 1.00 dioptrie, le type de chirurgie, une limitation de l’adduction ou de la convergence ou une atteinte de la verticalité, l’âge d’apparition de l’exotropie consécutive et son angle de déviation. Les patients ayant une exotropie consécutive inférieure à 10D étaient exclus. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le test de Student et le test exact de Fisher avec un seuil de significativité de 5%.

Résultats

Au total 74 patients ont été inclus dont 50 femmes et 24 hommes. L’ésotropie, apparue dans 65,12% (n=28) des cas avant l’âge d’un an, était associée à une amblyopie ; une hypermétropie ou une anisométropie dans respectivement 50,72% (n=35), 54,90% (n=28) et 31,37% (n=16). Dans 54,93% (n=39) des cas les patients ont été opérés avant l’âge de 6 ans. La chirurgie de l’ésotropie avait été unilatérale dans 52,27% (n=23) des cas et bilatérale dans 47,73% (n=21) des cas parmis lesquels 34,09% (n=15) et 31,82% (n=14) impliquaient respectivement les muscles droit médial et droit latéral. Le bilan orthoptique retrouvait dans 65,22% (n=45) une limitation de l’adduction,  dans 45,61% (n=26) une limitation de la convergence et dans 48,61% (n=35) une atteinte de la verticalité. L’angle de déviation de l’exotropie consécutive était respectivement de 10 à 20D, 21 à 40D et plus de 40D dans 39,44% (n=28), 39,44% (n=28) et 21,13% (n=15). La précocité de l’exotropie semble être liée au sexe de façon statistiquement significative (p=0,023). La gravité de l’exotropie serait liée significativement, selon nos résultats, à l’amblyopie (p=0,028) et à l’hypermetropie (p=0,05). Parmis ces patients 1 cas était secondaire à une injection de toxine botulique et deux cas d’exotropie consécutive sont survenus spontanément.

Discussion

L’exotropie consécutive est une complication fréquente de la chirurgie de l’ésotropie pouvant survenir à très long terme. Il est primordial de mettre en évidence les facteurs la favorisants afin de mieux informer les patients et de les prendre en compte lors de l’acte chirurgical.

Conclusion

Dans cette étude le sexe, l’amblyopie et l’hypermétropie semblent être des facteurs favorisants de l’exotropie consécutive.