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Étude du point de fixation chez les patients amblyopes à l’aide de l’OCT-Scan

La fonction de maintenance de la fixation sur la fovéola est le type le plus complexe de coordination des mouvements oculaires en interaction constante avec tous les autres systèmes optocinétiques. De nombreuses études montrent que les performances oculomotrices du patient amblyope sont perturbées, et qu’en condition monoculaire, la motricité de l’œil amblyope est d’autant plus perturbée que l’amblyopie est profonde. Nous avons donc cherché à analyser le degré d’excentration du point de fixation par rapport à la fovéa des patients amblyopes comparé à la population générale.

Nous avons réalisé une étude observationnelle, descriptive, transversale, rétrospective, mono centrique, au CHU de Nantes de septembre 2015 à juin 2016. Il était demandé aux patients de fixer la lumière bleue lors d’un mapping d’une procédure RASTER-HD de l’OCT-SCAN Heidelberg avec occlusion de l’œil controlatéral avec réalisation de 3 mesures successives. Récupération du degré d’excentration en minutes d’arc et en µm à l’aide du Logiciel intégré à l’Heidelberg. Utilisation du Welch Two Sample t-test pour les analyses statistiques.

Inclusion de 26 yeux amblyopes (26 sujets) ainsi que 20 yeux de sujets témoins (10 sujets). Randomisation en trois groupes : Oeil amblyope, Oeil controlatéral chez les patients amblyopes et enfin Oeil témoin. Les critères d’inclusions étaient pour les patients amblyopes : âge supérieur à 18 ans, Amblyopie strictement unilatéral, AV corrigée d’au moins 10/10ème pour l’œil controlatéral pour les sujets amblyopes. Les critères d’inclusion étaient pour les sujets témoins : AV corrigée à 10/10ème aux deux yeux, examen ophtalmologique strictement normal. L’analyse de la profondeur des amblyopies retrouvaient : Quatre amblyopies profondes, Sept amblyopies moyennes et Quinze amblyopies légères. Les yeux amblyopes présentaient un degré d’excentration en moyenne de 518,42 µm vs 118,04 µm pour les yeux témoins (p=0,003) et 518,42 µm vs 172,22 µm comparé aux yeux sains du groupe amblyope (p=0,007). Concernant l’œil sain des sujets amblyopes le degré d’excentration était en moyenne de 172,22 µm vs 118,04 µm pour les yeux témoins (p=0,041). L’analyse de l’excentration en fonction de l’acuité visuelle retrouve une différence entre les yeux présentant une amblyopie profonde comparé aux amblyopies légères et moyennes (156,89 vs 174,32 µm) mais celle-ci est non significative (p= 0,696).

Il est intéressant de noter que, dans notre étude, les yeux témoins ne présentaient pas une fixation parfaitement localisée à la fovéa. Reste maintenant à renforcer la puissance de cette étude en incluant plus de sujets et plus particulièrement un nombre plus important de sujets avec une amblyopie profonde pour pouvoir évaluer l’impact de la profondeur de l’amblyopie dans notre analyse. Une étude des micropérimétries sera également à effectuer compléter nos données.

Nous avons donc retrouvé dans notre étude que le degré d’excentration du point de fixation par rapport à la fovéa des sujets amblyopes étaient significativement plus important que celui du groupe témoin.