Le dysfonctionnement des glandes de Meibomius entraînent des pathologies de la surface oculaire dont certaines peuvent avoir des complications graves.
Nous avons cherché à étudier le pourcentage de perte et la morphologie des glandes de Meibomius sur une sous-population pédiatrique souffrant de pathologie de surface, comparée à une population saine.
L’exploration des glandes des Meibomius a été réalisée par clichés photographiques du meibographe sans contact du rétinographe non mydriatique Cobra, couplée à une analyse par le logiciel Phoenix.
La perte des glandes de Meibomius était définie comme la surface dépourvue de glande rapportée à la surface totale à l’éversion de la paupière inférieure.
L’analyse morphologique a consisté en la mesure des indices R1 et R2 ; R1 est le rapport entre l’espacement moyen des glandes (L1) et la longueur totale de la paupière (l1) ; R2 est le rapport entre la longueur moyenne des glandes (L2) et la largeur totale de la paupière (l2).
Les tests statistiques paramétriques de Wilcoxon ont été réalisés sur une population suivant une distribution normale avec des petits échantillons selon le test de Shapiro-Wilk.
69 patients de 4 à 28 ans ont été inclus de Mai 2013 à Mars 2014. Après exclusion des clichés non interprétables et sélection de la population pédiatrique de 6 à 15 ans, 14 cas de pathologie de surface et 19 témoins ont été inclus dans l’analyse. Les témoins présentaient une moyenne de 36,3% de perte des glandes de Meibomius (SD=7,5) alors que chez les cas on retrouvait une perte de 44,4% (SD=11,4). Il n’existait pas de différence significative entre les sexes chez les témoins, alors que chez les cas la perte était plus importante chez les sujets de sexe féminin (50,5% contre 38,7%). Notre étude morphologique a démontré des glandes plus courtes et plus espacées chez les sujets atteints.
L’étude de Arita et al retrouve un meiboscore plus élevé chez les patients atteints de dysfonctionnement des glandes de Meibomius (DGM), ce qui est cohérent avec notre étude.
La perte moyenne des glandes de Meibomius de notre population est supérieure au seuil de sécheresse oculaire déterminé chez l’adulte qui est de 28,7%. Il semble donc que la qualité du meibum soit supérieure et compense le déficit des glandes dans cette population.
Le meibographe sans contact Cobra est donc une aide utile au diagnostic des DGM. Des études complémentaires seraient intéressantes pour déterminer des valeurs seuils.