Name
Evaluation des différentes méthodes de calcul chez des patients opérés de la cataracte après chirurgie réfractive

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Aude MEAL
Auteurs :
Dr Aude MEAL
Béatrice COCHENER
Tags :
Résumé

Introduction

La prédictibilité du calcul des lentilles intra oculaires post chirurgie réfractive est un véritable challenge. La règle désormais est de recourir à différentes formules utilisant notamment celles disponibles en ligne de l’ASCRS afin de cibler au mieux l'emmétropie. Le deuxième défi est le souhait du maintien de l'indépendance aux lunettes des patients post chirurgie réfractive, qui nous pousse à proposer des implants multifocaux ou EDOF.

Patients et Methodes

Etude observationnelle prospective regroupant 26 patients ayant bénéficié de chirurgie réfractive: 14 KR (kératotomie radiaire), 5 lasiks, 4 excimers, 1 inlay, 2 post implants phakes. L’implant proposé fut un trifocal-EDOF TRIUMF ® (FineVision) calculé en utilisant une moyenne des différentes formules existantes. L’intervention est réalisée selon les standards habituels par un opérateur unique.

Évaluation à 3 mois des résultats et analyse de la méthode permettant de minimiser l'erreur réfractive dans les différents groupes.

Résultats

Les résultats réfractifs étaient variables en fonction des sous-groupes.  Chez les patients ayant bénéficié de KR, nous avons noté une réfraction moyenne de -0,70D [-2.25 ;0.00].  Les patients ayant été opérés de lasik avaient pour réfraction moyenne -0.35D [-1.25 ;0.00]. Dans le groupe excimer, celle-ci était de -0.30D [-1.00 ;0.00]. Enfin, dans le groupe implants phakes, nous avons trouvé une réfraction moyenne de -0.30D [-0.74 ;0.00].

Les différentes méthodes de calcul ont été classées en termes de moyenne d’erreur absolue (MEA). Dans le groupe KR, 3 méthodes ressortent : la Barrett TK (ASCRS) (MEA : 0.51), la Barrett Suite (sur le IOLMASTER 700) (MEA : 0.52) et la Haigis suite (MEA :0.90). Chez les patients opérés de lasik hypermétropique, la Haigis suite (MAE : 0,3), la K-1 (1.3) et la Barrett TK (1,6) prédominent. Chez ceux ayant bénéficié de lasik myopique, la Barrett Suite et la Barrett TK (MAE : 0,6) et la K-1 (1.2) donnent d’excellents résultats. Dans le groupe Excimer, la Barrett TK et la Haigis suite (MAE: 0.7) sont les plus fiables. 

100% des patients étaient satisfaits et recommandent cette chirurgie. 75% des patients ont une indépendance aux lunettes et 33% des patients ont besoin de lunettes de près.

Un seul a eu besoin d’une nouvelle opération (persistance d’une amétropie cylindrique non corrigée par l’IOL trifocal EDOF).

Discussion

L'utilisation d’implants multifocaux dans ce contexte a démontré son intérêt par sa tolérance à l’erreur réfractive comme le montre le nombre de patients ayant maintenu leur indépendance aux lunettes. Les résultats de notre étude semblent corrélés aux résultats de la littérature. Une unique formule n’est pas suffisante. Il est nécessaire de faire la moyenne des différentes méthodes en utilisant les sites en ligne, sans oublier la K-1 qui est loin d’être désuète. La régularité des images topographiques est à considérer et la corrélation entre les différentes formules requises pour autoriser le recours à un implant à but réfractif. 

Conclusion

Les patients opérés de chirurgie réfractive ont un désir de préserver leur indépendance lunettes et attendent une non majoration de la dégradation de la vision qualitative. Obtenir l'emmétropie dans ce contexte est un des challenges majeurs. Proposer un trifocal EDOF dans ce contexte est judicieux car il permet une relative tolérance à l'erreur réfractive et un correct respect de la qualité de vision  Il faut cependant ne pas oublier d’informer les patients des enjeux complexes de ce type de chirurgie.