Les infections de la surface oculaire dues à l’Herpès simplex virus sont un motif fréquent de consultation. La rapidité de la prise en charge diagnostique et thérapeutique conditionne le pronostic fonctionnel puisque ces infections représentent la première cause de malvoyance acquise d’origine infectieuse dans le monde par les opacités de cornée séquellaires qu’elles engendrent.
Name
Évolution spectaculaire d’une opacité stromale séquellaire d’une kératite virale
Introduction
Patients et Methodes
Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 13 ans, ayant présenté â l’âge de 10 ans un abcès de cornée sur kératite herpétique au niveau de l’œil droit qui a été traité par des collyres fortifiés à base de vancomycine et de ceftazidime pendant 10 jours associés à un traitement antiviral par du valaciclovir par voie orale à dose de charge puis relais par une dose d’entretien (vue la notion d’oeil rouge à répétition). Une corticothérapie locale à base de Fluorométholone a été instaurée à distance.La patiente a gardé une opacité de cornée axiale avec une baisse de l’acuité visuelle chiffrée à compte les doigts à 2 mètres. Puis le médecin traitant nous a adressé la patiente pour greffe de cornée à visée optique.
Résultats
Un suivi prospectif a été assuré sur 3 ans. L’examen clinique retrouve une opacité cornéenne centrale avec un appel néo vasculaire sur 360 degrés, une bonne chambre antérieure et un cristallin clair; l’examen du fond d’œil était gêné par l’opacité cornéenne. L’examen de l’œil adelphe était normal.La patiente a gardé son traitement antiviral à dose d’entretien pendant une année. Une correction optique sous collyre cycloplégique a été prescrite, avec démarrage d’un traitement d’amblyopie consistant en une occlusion totale de l’œil sain. L’évolution a été marquée par une amélioration progressive de l’acuité visuelle au cours du suivi, pour atteindre une acuité visuelle corrigée à 7/10 après un an et demi de traitement d’amblyopie.
Discussion
Malgré des traitements bien conduits, de nombreux patients atteints de kératite à HSV progressent pour développer une opacification cornéenne. Un suivi rigoureux des patients associé à un traitement d’amblyopie et à des réfractions fréquentes dans la population pédiatrique permettent une amélioration du pronostic visuel.
Conclusion
Le suivi des enfants atteints d’opacité cornéenne post kératite virale peut s’avérer long. Une éducation des parents est obligatoire pour réussir la prise en charge médicale. La kératoplastie transfixiante reste un dernier recours si l’opacité est gênante entravant l’axe visuel et le développement de la vision chez l’enfant