Décrire les caractéristiques cliniques et les résultats postopératoires des patients présentant un trou lamellaire maculaire ayant spontanément évolué vers un trou maculaire de pleine épaisseur.
Name
Évolution spontanée des trous lamellaires en trous maculaires de pleine épaisseur : caractéristiques cliniques et résultats chirurgicaux
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude rétrospective, multicentrique et observationnelle. Les patients inclus présentaient initialement un trou lamellaire, ayant spontanément évolué vers un trou maculaire de pleine épaisseur et opéré par vitrectomie. Les données cliniques et les caractéristiques anatomiques OCT (Optical Coherence Tomography) de 20 yeux de 20 patients ont été revues et analysées.
Résultats
L’acuité visuelle initiale moyenne au stade de trou lamellaire était de 0.21 ± 0.19 LogMAR (20/32 Snellen equivalent [SE]). Une prolifération épirétinienne était présente dans 18 (90%) yeux, et 14 (75%) yeux présentaient une membrane épirétinienne associée au trou lamellaire. Au moment du diagnostic de trou maculaire de pleine épaisseur, l’acuité visuelle moyenne avait chuté à 0.61 ± 0.50 LogMAR (20/81 SE) (P=0.001). Le diamètre moyen au collet des trous maculaires était de 224.4 ± 194.8 µm, dont 15 (75%) petits (≤250 µm), 2 (10%) moyens (>250 - ≤400 µm) et 3 (15%) larges (>400 µm) trous maculaires. 18 (90%) trous maculaires ont été fermés par une seule chirurgie, alors que 2 yeux (10%) ont nécessité une seconde chirurgie. A 12.3 ± 19.3 mois post-opératoire, l’acuité visuelle moyenne 0.29 ± 0.23 LogMAR (20/38 SE) (P=0.003) était significativement supérieure à l’acuité visuelle pré-opératoire, mais n’était pas significativement différente de l’acuité visuelle initiale mesurée au stade de trou lamellaire (P=0.071).
Discussion
Les trous lamellaires peuvent spontanément évoluer vers un trou maculaire de pleine épaisseur, malgré l’absence de traction antéro-postérieure d’origine vitréenne. Une traction tangentielle causée par la présence d’une membrane épirétinienne pourrait participer à la genèse de ces trous maculaires secondaires, mais une progressive perte de tissu rétinien et une inhérente fragilité de l’architecture fovéolaire des trous lamellaires pourrait être suffisante pour expliquer cette évolution.
Conclusion
Les trous maculaires secondaires aux trous lamellaires ont le plus souvent un petit diamètre, de la prolifération épirétinienne sur les bords du trou, et peu de kystes intrarétiniens comparativement aux trous maculaires idiopathiques. Leur prise en charge chirurgicale permet une restauration de l’acuité visuelle proche de l’acuité visuelle initiale, sans l’améliorer pour autant, en dépit d’une restauration du profil fovéolaire.