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Expression du récepteur CD160 dans l'œil humain: association aux pathologies néovasculaires rétiniennes

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Auteurs :
Dr Adrien HENRY
C Boulagnon-Rombi
Thierry Menguy
Coralie Barbe
Marc Labrousse
Christian Garbar
Jérôme Guistiniani
Corinne Mascaux
Corentin Milas
Armand Bensussan
Vincent Durlach
Carl Arndt
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Résumé

Introduction

Les anti-VEGF jouent un rôle majeur dans le traitement des pathologies rétiniennes néovasculaires. Le récepteur CD160, exprimé en culture cellulaire par des cellules endothéliales activées, est une nouvelle cible anti-angiogénique d’intérêt. L’objectif de cette étude était de décrire la distribution du CD160 dans l’œil humain et d’évaluer l’association entre sa présence dans les cellules endothéliales rétiniennes et les maladies néovasculaires rétiniennes.

Patients et Methodes

La distribution du CD160 a d’abord été décrite par immmunohistochimie dans 10 yeux normaux de donneurs cadavériques. Les échantillons de rétine d’une cohorte de 75 patients énucléés ou éviscérés au CHU de Reims entre 2008 et 2016 ont ensuite été analysés rétrospectivement, à l’aide de coupes sériées d’immunohistochimie marquées par des anticorps anti-ERG (marqueur pan-endothélial), anti-CD105 (marqueur d’activation endothéliale), anti-α-SMA (marqueur péricytaire) et anti-CD160. Les densités micro-vasculaires rétiniennes, les pourcentages de vaisseaux CD160 ou CD105 positifs et leurs intensités de marquage ont été déterminés et comparés entre deux groupes de cette cohorte selon leur histoire clinique: un groupe comprenant 29 patients atteints de pathologies néovasculaires rétiniennes (NV+: rétinopathie diabétique, occlusion de veine centrale de la rétine, glaucome néovasculaire, syndrome d’ischémie oculaire ou rubéose irienne secondaire à un décollement de rétine) et l’autre comprenant 46 patients contrôles (NV-). Une analyse univariée (tests de Mann-Whitney et du Chi2) puis multivariée (régression logistique) ont été réalisées pour déterminer les facteurs cliniques et histologiques associés indépendamment à ces pathologies néovasculaires rétiniennes.

Résultats

Dans les yeux cadavériques le CD160 était exprimé dans les épithéliums conjonctival (n=8/10) et cornéen (n=3/10), les muscles dilatateur (n=9/10) et sphincter (n=10/10) de l’iris, dans l’épithélium du corps ciliaire (n=9/10) et dans les cellules endothéliales de vaisseaux rétiniens (n=4/10). Le marquage à l’anti-CD160 était intense dans toutes les cellules ganglionnaires et les macrophages de chaque œil. La présence d’une dyslipidémie (55,2% vs 19,6%) et le pourcentage de vaisseaux marqués par l’anti-CD160 (33,8±27,9%, médiane 28,6% vs 19,4±25,7%, médiane 7,3%) étaient les deux paramètres associés aux NV+ à la fois en analyse univariée (p=0,001 et p=0,008, respectivement) et multivariée (OR=3,8[1,1-13,1], p=0,03 ; OR=1,02, [1,001-1,040], p=0,04, respectivement), après ajustement sur l’âge et la présence d’hypertension artérielle. Les densités microvasculaires rétiniennes, les intensités de marquage des vaisseaux par CD160 et CD105 et les pourcentages de vaisseaux CD105 positifs étaient comparables dans les 2 groupes d’étude (p=0,82, p=0,64, p=0,53, p=0,55, respectivement).

Discussion

Cibler le CD160 dans les cellules endothéliales pourrait être une stratégie thérapeutique alternative, seule ou combinée, aux anti-VEGF, dans le traitement des pathologies néovasculaires rétiniennes.

Conclusion

Cette étude est la première à démontrer la présence du CD160 dans l’œil humain, notamment dans les cellules endothéliales de la rétine interne. Son expression semble aussi être associée aux pathologies néovasculaires rétiniennes.