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Hémorragies rétiniennes périphériques post-vitrectomie dans la chirurgie du décollement de rétine

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Orateurs :
Dr Alexandre LAVIGNE
Auteurs :
Dr Alexandre LAVIGNE
Dr Umberto LORENZI
Dr Marc MURAINE
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Résumé

Introduction

Le décollement de rétine est une pathologie rare en France et à l’échelle mondiale (incidence en France en 2016 à 1/10 000), necéssitant le plus souvent un recours chirurgical. Au CHU de Rouen, environ 300 décollements de rétine par an sont opérés.

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective sur un échantillon de 19 patients, soit 19 yeux qui ont présenté des hémorragies rétiniennes post-opératoire. Le suivi comprend notamment l’acuité visuelle, la pression intra-oculaire, les rétinophotographies et l’oct maculaire à J1, J7, M1 et M3.

La population étudiée comprend 19 patients de 43 à 86 ans, opérés sur la période de janvier 2018 à décembre 2019 d’un DR par vitrectomie.

L’objectif de l’étude est de décrire les caractéristiques morphologiques de ces hémorragies et d’identifier le ou les facteurs étiologiques pouvant expliquer leur survenue.

Résultats

Les résultats mettent en évidence 2 patterns d’hémorragies. D’une part, des hémorragies précoces (13 yeux, soit 68%), apparaissant dans le premier mois post-opératoire, périphériques, isolées, majoritairement intra-rétiniennes et spontanément résolutives en quelques mois. L’utilisation de silicone (11 patients sur les 13 avec hémorragies précoces) et le respect de la position post opératoire semblent être des facteurs de risque de survenue de ces hémorragies précoces. D’autre part, des hémorragies plus tardives (32%), sous-rétiniennes en lien avec une cause sous-jacente, notamment des causes vasculaires ou tractionnelles, associées à un pronostic visuel plus sombre.

Discussion

Il s’agit, à notre connaissance, du premier rapport de la littérature traitant de ce sujet en dehors d’une étude italienne de 2010 abordant les hémorragies post-vitrectomie dans le cadre de trous maculaires.

La physiopathologie de l’absorption des hémorragies rétiniennes et de la stase sanguine n’est pas complètement élucidée. Une ancienne série de cas met en évidence la résolution complète spontanée d’hémorragies intra-rétiniennes dans les 2 mois après leur mise en évidence. Les hémorragies sous-rétiniennes semblent être associées à davantage de dommages rétiniens.

Conclusion

Bien que très efficace dans la chirurgie du décollement de rétine, la vitrectomie associée au tamponnement rétinien est une chirurgie invasive, modifiant l’homéostasie vitréo-rétinienne et pouvant être responsable d’hémorragies rétiniennes. L’identification de ces hémorragies et de leurs facteurs de risque permettrait à l’avenir de diminuer leur incidence.